S'il est une exposition qui a retenu l'attention, c'est bien celle organisée par l'Université de Kairouan du 10 au 15 juin et consacrée aux créations artistiques de ses étudiants à travers les 3 gouvernorats qu'elle couvre : Kairouan, Kasserine et Sidi Bouzid. Entrant dans le cadre d'un concours comportant de la poésie, de la peinture, de la sculpture et des montages vidéo, cette exposition a comporté des bibelots en céramique, un grand nombre d'œuvres délicatement subtiles de peinture à l'huile, d'acrylique sur toiles, d'aquarelle, de gravures et de photographies. Certaines sont de tendance figurative, très agréable et sans prétention. D'autres sont de fidèles reproductions de cartes postales de Kairouan datant de 1920. Evidemment, ce n'est qu'un prétexte pour découvrir les possibilités d'une technique moderne afin de mettre en valeur lumière, ombre et architecture comme formes architecturales de la cité aghlabide. Par ailleurs, ces tableaux aux couleurs chatoyantes ont le privilège de faire découvrir pas mal de jeunes talents convaincants au niveau de la maîtrise des techniques de l'aquarelle, du stylo, du crayon ou de la peinture à huile. En outre, leur valeur réside dans la participation du support qui met en évidence la couleur et donne une luminosité aux plans, à la surface et à la profondeur. Ainsi toute l'atmosphère de la Médina est restituée avec ses couleurs, ses formes et ses silhouettes au milieu des souks, des ruelles, des marabouts et des maisons traditionnelles. S'agissant des photographies de l'étudiant Najem Dhouioui, elles concilient, sous une forme heureuse, les exigences de la technique moderne des expositions et une présentation pour le public, guidé par des légendes concises et informatives. Et puis, la lumière est toujours imposante et présente dans ses photos prises avec beaucoup de talent et puisées dans le riche legs arabo-musulman. D'autres photos de Marwen Jlassi proposent une promenade dans les arcanes de Kairouan, qui est écrite avec de la lumière. A côté de cela, les tableaux d'aquarelle et de peinture à l'huile des étudiants Mouna Sfaxi et Chaher Mejri ont révélé différentes expériences accessibles à tous : une peinture aux couleurs chaudes et froides et qui peut se lire selon différents niveaux avec l'envie de creuser dans les trésors du patrimoine kairouanais. Mouna Sfaxi, étudiante à l'Isam de Kairouan, nous précise dans ce contexte: «Je trouve que cette exposition a été une occasion de s'enrichir culturellement, d'avoir accès à l'art, de rechercher des moyens nouveaux de passer un message culturel et universel. En fait, c'est un de ces bonheurs inespérés qu'on a parfois dans l'enfance. Et puis les joies artistiques sont souvent inaccessibles pour beaucoup de gens. Pour profiter de l'art, pour pouvoir étaler ses dons et s'élever à la beauté, il faut se sentir encouragé. Comme cela se passe aujourd'hui lors de cette manifestation…» Notons que des prix de valeur ont été remis aux lauréats de ce concours (des caméras vidéo, des appareils photo numériques, etc.). En peinture, le 1er prix a été décerné à Mouna Sfaxi (Isam), le 2e prix à Jlassi Marwen (Isam), et le 3e prix a été décerné à un groupe d'étudiants de l'Issat pour leur peinture sur verre. Quant à l'unique prix en poésie, il a été attribué à Najeh Afli (Institut supérieur des études juridiques et politiques). En montage vidéo, le 1er prix a été attribué à un groupe d'étudiants de l'Issat, le 2e prix à des étudiants de l'Ismai. En photographie, le 1er prix a été décerné à l'Ismai et le 2e prix à Nejem Dhouioui de la faculté des Lettres de Rakkada.