Ndlr : Dans notre entretien du lundi 19/10/15 sous le titre «l'éternel agitateur», M.Mahmoud Chelbi a déclaré : «Maintenant il y a des gens qui arrivent avec beaucoup d'argent et qui font semblant de faire des choses alors qu'il n'y a pas de conséquences positives sur l'art. Je citerai, par exemple, la Fondation Lazaar qui a fait un événement sous le nom de Jaou-Tunis où il y a eu beaucoup de «flafla», de strass et de paillettes avec un décor magnifique, avec un budget conséquent mais sans réelles retombées sur les artistes. Il n'y a pas eu d'œuvres achetées auprès des artistes tunisiens comme si l'événement faisait sa propre promotion. Cette même fondation a voulu faire son siège au milieu de la Médina. C'est très louable mais voici que le propriétaire de cette fondation se met à construire presque un immeuble en pleine médina. Comme tout le monde le sait il y a un cachet à respecter à la médina et les voisins se sont plaints. Ils ont même signé une pétition contre cette construction. « Nous avons reçu un droit de réponse de la Fondation Kamel Lazaar que nous publions ci-dessous». « M. Chelbi a cité à plusieurs reprises la Fondation Kamel Lazaar en donnant des informations complètement erronées. En mai 2015, la Fondation Kamel Lazaar a organisé la 3e édition de Jaou-Tunis, un rendez-vous culturel et artistique proposant une exposition temporaire, des visites de galeries d'art (une dizaine d'expositions) et un symposium international. Un événement qualifié par M. Chelbi comme du « fla-fla »,des strass et des paillettes mais qui a, tout de même, réuni plus de 20 artistes tunisiens et arabes de renommée qui ont participé à l'exposition « Le monde entier est une mosquée »;près d'une cinquantaine d'intervenants au symposium (artistes, galeristes, universitaires, chercheurs,...) du milieu artistique et d'institutions reconnues ont offert au public lors du symposium au Musée National du Bardo des débats passionnants et de haut niveau. De plus, cet événement a drainé un public large (plus de 4.000 visiteurs rien que pour l'exposition). Il a été monté grâce à la volonté et l'enthousiasme de dizaines de jeunes et de compétences tunisiennes qui se sont mobilisés en moins de deux mois pour créer un événement, qui dénonce le terrorisme, l'islam radical et le fanatisme religieux, venu en réaction à l'attaque terroriste qui a visé le Musée National du Bardo. De nombreux médias de presse nationale et internationale en ont parlé et il fut suivi par des spécialistes et acteurs du monde de l‘art visuel, venus des quatre coins un monde, mais manifestement ce type d'initiatives, portées par les jeunes, ne plait pas à M. Chelbi. En dehors de Jaou-Tunis, il faut savoir que le soutien de la Fondation aux artistes n'est pas saisonnier ou occasionnel. Depuis sa création elle soutient des projets artistiques et achète régulièrement des œuvres d'artistes arabes dont un tiers d'artistes tunisiens équilibrant jeunes artistes et talents confirmés. Aujourd'hui sur une collection de plus de 1000 œuvres un tiers représente des artistes tunisiens. Malheureusement cette collection ne compte aucune œuvre de Mahmoud Chelbi. Plutôt que de nous critiquer sans nous connaître, nous invitons M. Chelbi à visiter notre site internet pour avoir une idée sur nos projets et nos initiatives menés dans le cadre du mécénat ou encore les propres projets de la Fondation comme, à titre d'exemple, la restauration de l'atelier de peinture du Baron d'Erlanger au palais Ennejma Ezzahra qui sera bientôt ouvert au public, la publication du premier dictionnaire dédié aux artistes tunisiens qui paraîtra l'an prochain, le répertoire du Maghreb, première base de données au Maghreb sur les artistes, les lieux culturels et les espaces d'exposition qui sont disponibles sur notre site web. Tous ces projets sont purement philanthropiques et ils n'ont qu'un seul objectif : promouvoir l'art et la culture et participer à leur développement. Pour ce qui concerne Dar Djait dans la médina de Tunis, on se demande où M. Chelbi est allé chercher ces informations. Cette demeure n'accueillera pas le siège de la Fondation Kamel Lazaar comme il le prétend et ne fait pas partie de ses projets. Elle est gérée par la société Lira Hospitality et elle accueillera un hôtel de charme qui va créer des emplois tout en restaurant une demeure historique, qui, contrairement à d'autres maisons prestigieuses de la médina qui ont complètement disparu, est en train d'être restaurée et aura une nouvelle vie. Soulignons au passage que le deuxième étage de Dar Djait qui a suscité la polémique existe déjà et l'extension prévue pour répondre aux besoins de l'hôtel ne dépassera pas la hauteur initiale de la demeure. La Fondation n'a fait que superviser la restauration des plafonds en bois peint réalisée par des spécialistes et dans les règles de l'art ainsi que l'inventaire des carreaux de faïence. Mais visiblement, M. Chelbi se fie aux informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Le mot de la fin que nous adressons à M. Chelbi est que la scène culturelle et artistique tunisienne est souffrante, alors toute nouvelle initiative menée malgré la crise et les difficultés et qui rencontre le succès et l'encouragement du public mérite d'être saluée. Laissez-nous travailler !»