On déplore l'absence d'informations sur les nouveaux besoins du marché de l'emploi «L'accès des diplômés de certaines spécialités de la formation professionnelle à l'emploi est bien meilleur que celui des diplômés de plusieurs spécialités de l'enseignement supérieur», a reconnu hier Chiheb Bouden, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. «Des perspectives importantes d'emploi s'offrent aujourd'hui aux diplômés de la formation professionnelle qui ne sont pas nécessairement des étudiants qui ont échoué dans leurs études, mais peuvent être aussi des bacheliers», a-t-il ajouté, lors d'un colloque régional organisé à Sfax sur la mise en place d'un système national unifié d'information et d'orientation professionnelle. Dans ce contexte, il a estimé que la formation professionnelle est l'un des domaines prometteurs de formation auquel ne doivent pas être orientés uniquement les étudiants ayant de faibles moyennes au baccalauréat, puisque cela aura des répercussions négatives sur le niveau d'employabilité des diplômés de ce système. Le ministre a, en outre, souligné l'importance de renforcer la coordination entre les ministères de l'Education, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de la Formation professionnelle et de l'Emploi, notamment en matière d'information et d'orientation professionnelle et ne pas se limiter à la courte période d'orientation universitaire. De son côté, Ammar Mejri, chef du projet «Stratégie de développement d'un système national unifié d'orientation et d'information scolaire, professionnelle et universitaire», a fait part de son souhait que ce projet soit appuyé par le gouvernement. Présentés par un représentant du ministère de l'Education Tarak Loussif, les résultats d'une étude d'évaluation ont révélé une série de points négatifs, dont la présence d'un seul conseiller d'orientation scolaire et universitaire pour 5 mille élèves et étudiants, outre le manque de moyens matériels pour aider l'exécution du programme d'orientation scolaire, professionnel et universitaire, la difficulté d'accès à l'information relative à l'information et à l'orientation et l'absence d'informations sur les nouveaux besoins du marché de l'emploi. Il en ressort, également, que la multiplication des systèmes d'information et d'orientation scolaire, professionnelle et universitaire qui fonctionnent de façon unilatérale n'a pas permis de trouver des solutions aux redoublement et échec scolaire d'environ 100 mille élèves qui abandonnent l'école chaque année, outre l'inadaptation de la formation universitaire aux besoins du marché de l'emploi et l'image stéréotypée de la formation professionnelle. De son côté, le directeur de l'information et de l'orientation au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Keddis, a présenté l'expérience écossaise en matière d'orientation professionnelle, estimant qu'il s'agit de l'une des expériences les plus réussies en Europe. Selon l'intervenant, l'Ecosse s'est intéressée à la tranche d'âge 16-24 ans et a accordé une grande importance aux élèves menacés d'abandon scolaire en aidant les jeunes à développer leurs capacités personnelles et à créer des projets. Pour sa part, l'expert irlandais en orientation professionnelle, John Makarty, a souligné la nécessité d'orienter la stratégie nationale tunisienne d'information et d'orientation professionnelle vers les secteurs prometteurs comme l'oléiculture et autres domaines qui enregistrent un manque flagrant de main-d'œuvre, soulignant, à cet effet, l'importance de mettre en place un système informatique global sur le marché de l'emploi. A noter que le colloque regroupe les régions de Monastir, Sousse, Gabès, Medenine, Tataouine, Mahdia et Sfax.