Le plan de développement 2016-2020 ambitionne d'augmenter la production oléicole de 25%, d'accroître les exportations de 170 mille tonnes par an et de hisser la consommation locale à 60 mille tonnes Le Centre technique de l'agroalimentaire organise, sous l'égide du ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines et en collaboration avec le Pôle de compétitivité de Bizerte (PCB), le Packtec et le Gica, le 7ème séminaire national de l'huile d'olive. La filière oléicole que l'on veut «innovante, rentable et compétitive» représente un pilier fondamental du secteur agroalimentaire. Son importance est plus que jamais confirmée grâce à une production actuelle record de l'ordre de 350 mille tonnes. Un chiffre record qui place la Tunisie en deuxième position à l'échelle mondiale en termes de production, et en première position en termes d'exportation de l'huile d'olive avec 311 mille tonnes dont 20 mille tonnes d'huile d'olive conditionnée. Ainsi, notre pays s'impose à l'échelle internationale par la qualité de ce produit de terroir. Une distinction qui reste bien en deçà du potentiel oléicole tunisien. Ouvrant le séminaire, M. Zakaria Hamad, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines a mis en exergue l'importance de l'évolution de la filière oléicole au moment où d'autre filières sont en mal de relance. C'est le cas, à titre indicatif, des industries chimiques et ce, en raison du sensible manque au niveau de la production du phosphate. Le secteur du textile et de l'habillement a, aussi, enregistré une baisse de l'ordre de 4%. Le ministre a souligné l'impératif d'exploiter désormais au mieux la filière oléicole, de hisser et sa production et son exportation en mettant en place des plans et des mécanismes à même de valoriser ce produit de terroir. Prenant la parole, Chokri Bayoudh, directeur général des produits agricoles au sein du ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, a présenté un exposé exhaustif sur l'état des lieux et les perspectives de la filière oléicole en Tunisie. La filière oléicole est marquée, depuis quelques années, par une nette évolution, qui revient, entre autres, à une volonté politique de promouvoir l'investissement et d'encourager à l'exportation de ce produit précieux. L'orateur établit une comparaison entre l'état des lieux relatif à 2007 et l'état des lieux actuel afin de mettre en relief le développement de cette filière. En effet, en 2007, les exportations de l'huile d'olive se limitaient à mille tonnes; une quantité qui a été multipliée par vingt au bout de huit ans. Les sociétés exportatrices sont passées de dix à quarante, actuellement. La filière oléicole représente 45% des exportations agricoles. La production de l'huile d'olive a augmenté de 30%. S'agissant des recettes récoltées durant le dernier quinquennat, elles s'élèvent à un total de 800 millions de dinars. Les points de faiblesse à combler Certes, le développement palpable de la filière oléicole lui a valu une distinction internationale honorable. L'orateur attire, cependant, l'attention sur les points de faiblesse à combler pour une évolution constante. Il a souligné l'irrégularité inquiétante d'une production dépendante du facteur pluviométrique. Il faut dire que 90% des oliveraies souffrent de la sécheresse. Les nouvelles implantations ont été significativement réduites pour se restreindre à 15 hectares par mois alors qu'elles suivaient un rythme plus fructueux de l'ordre de 34 hectares par mois. Le responsable attire l'attention sur la faible rentabilité de la filière oléicole par hectare. Une rentabilité aléatoire, car irrégulière. D'un autre côté, le vieillissement des oliveraies et l'absence de mécanismes d'orientation et de consulting constituent des facteurs défavorables à la promotion de la production. Promouvoir l'huile d'olive conditionnée à l'échelle locale D'un autre côté, et en ce qui concerne la commercialisation, il a estimé que les quantités exportées — bien que consistantes — restent en deçà des objectifs escomptés et du potentiel tunisien. Le consommateur tunisien, quant à lui, boude l'huile d'olive conditionnée pour leur prix souvent inabordable. M. Bayoudh montre du doigt l'absence de toute stratégie de promotion de l'huile d'olive conditionnée à l'échelle locale. La commercialisation de ce produit de terroir nécessite, d'abord, l'élargissement des surfaces irriguées pour assurer une production en évolution constante. Elle implique aussi la conquête de nouveaux marchés outre le marché européen dont la demande couvre 72% des exportations tunisiennes en huile d'olive. L'orateur recommande, aussi, la mise en place d'une stratégie pour la promotion de la consommation locale. S'agissant des objectifs du plan de développement relatif au prochain quinquennat 2016/2020, l'on ambitionne d'augmenter la production oléicole de 25% et d'accroître les exportations de 170 mille tonnes par an et de hisser la consommation locale à 60 mille tonnes. L'huile d'olive de Tunisie : «Produit spécifique» Mme Narjes Maslah El Hammar, du Ctaa, a présenté le projet de mise en place du label huile d'olive de Tunisie. La mise en place d'un label de l'huile d'olive tunisienne s'impose pour moult raisons. La richesse des variétés et leurs spécificités, les vertus diététiques et thérapeutiques de l'huile d'olive tunisienne constituent un potentiel digne d'une labellisation comme certificat de distinction. Ce projet promet une meilleure valorisation, commercialisation et visibilité du produit à l'échelle internationale. Le label mettra l'accent sur la spécificité de l'huile d'olive comme «produit spécifique». Le cahier des charges sera finalisé à la fin 2016.