Par Samira DAMI Pour la première fois, les JCC s'ouvriront sur les prisons tunisiennes où trois films en compétition seront projetés dans quatre prisons du pays : Al Mornaguia, Borj Al Amri, Mahdia et la prison des femmes de La Manouba. L'initiative est, pour le moins, des plus heureuses et judicieuses, et ce, à plus d'un titre. Impulsée, en particulier, par la direction générale des prisons et de la rééducation, et la prison des femmes de La Manouba, cette action citoyenne a suscité l'intérêt de l'Organisation mondiale contre la torture (Omct) qui collabore à l'initiative. Les projections se dérouleront en présence des réalisateurs, de certains acteurs de ces films ainsi que des membres de l'Omct. Brahim Letaïef, directeur de la 26e édition des JCC, explique cette ouverture des Journées sur les prisons par «une volonté d'apporter aux détenu(e) s des prisons civiles une parcelle de bonheur artistique et de divertissement à travers le 7e art. Cela afin de briser l'enfermement et la solitude des prisonniers et des prisonnières et de leur permettre d'échanger avec des artistes arabes invités par les JCC». Le cinéma adoucit les mœurs 12 projections de 3 films arabes sont donc prévues dans quatre prisons de Tunis, La Manouba, Bizerte et Mahdia. Ces trois films en compétition sont : «L'orchestre des aveugles» du Marocain Mohamed Mouftakir, une romance émaillée de musique populaire marocaine avec Younès Megri, Mouna Fettou et Salima Ben Moumen. «Dégradé», une comédie dramatique palestinienne coréalisée par Arab et Tarzan Nasser où Hiam Abass et Victoria Balitska campent les personnages principaux. Enfin, «Koudourat Ghaeïr Adia» (Out of the ordinary) de l'Egyptien Daoud Abdel Sayed, avec à l'affiche Khaled Abou Naja. Bref, cette initiative est d'autant plus heureuse et appropriée qu'elle permet à des détenu(e)s, dont certains n'ont, sûrement, jamais mis les pieds dans un cinéma, de découvrir des films d'auteur arabes et de fêter les JCC à l'instar de tous les Tunisiens. Cela en présence de réalisateurs (Mohamed Mouftakir et Daoud Abdel Sayed) et d'acteurs arabes (Khaled Abou Naja et Hiam Abbass notamment) et dans une ambiance favorisant l'échange et le débat. Ainsi, outre le divertissement, le débat et la réflexion, il est sûr que pareille action contribuera à adoucir les mœurs et les conditions de détention des incarcéré(e)s. C'est pourquoi quand les JCC s'invitent dans les prisons on ne peut qu'apprécier et saluer l'initiative.