Joussour est un programme culturel qui vise à établir un pont entre deux univers différents : l'univers culturel et l'univers carcéral. Bilan. Combiner l'action citoyenne à l'action culturelle, tel est,en résumé, l'un des objectifs de l'association « Actif» qui a donné, lundi dernier, une conférence de presse qui fait le bilan de sa dernière action Jousssour à travers la République avec le soutien, entre autres, de l'ambassade de Norvège et de la Direction générale des prisons et de la rééducation. Joussour est, en fait, un programme culturel qui vise à établir un pont culturel entre l'univers carcéral et l'univers culturel. «Le festival Human Screen organisé par notre association créée en 2012 nous a permis de projeter des films dans les prisons, a déclaré, Elyès Baccar président d'«Actif», c'est de là que l'idée nous est venue de poursuivre cette action après le festival à travers la manifestation Jousssour. Notre objectif étant toujours de combiner l'action culturelle à l'action citoyenne. Notre choix s'est fixé sur des courts métrages avec des sujets diversifiés qui permettent d'engager le débat après la projection. Même si les prisonniers ont accès à la télévision, cette fois, c'est un univers cinématographique tunisien qui leur est présenté avec la possibilité de débattre et d'exprimer ses opinions». Pour sa part, monsieur Mohamed Dhakhlaoui, qui représente la Direction des prisons et de la rééducation, lors de cette conférence, a déclaré que cette initiative était une proposition positive pour la Direction des prisons qui a toujours voulu développer des programmes culturels et de loisirs pour les détenus afin de les sortir de leur isolement. «La projection de ces films dans le milieu carcéral a eu un impact positif sur les détenus, dit M. Dakhlaoui. C'est un programme qui s'est réalisé également grâce au soutien des animateurs et des psychologues de la Direction des prisons. J'espère que ce programme sera mieux développé dans le futur et impliquera davantage nos animateurs. Le débat autour du film est quelque chose qui a enrichi ces projections car les détenus ont pu exprimer leurs opinions à travers les sujets proposés par les films». Ainsi, la manifestation Joussour a projeté 7 courts métrages dans 17 prisons lors de 33 séances et 33 débats pour quelque 500 prisonniers. «Malgré un taux très important d'analphabétisme , les détenus manifestent une grande aptitude à apprendre, dit Achraf Lahouar, le coordinateur de ces projections dans les prisons, les débats et les films leur ont permis d'être en contact avec le monde extérieur et de développer une réflexion par rapport aux sujets proposés . Il y a de nouveaux réflexes qui se sont développés avec un rapport de confiance. Il y a même eu des remarques en rapport avec la mise en scène et la réalisation des images. C'est une manifestation qui a donné une idée sur le cinéma tunisien actuel . A mon avis, le cinéma a permis de redonner de l'espoir et le sourire à beaucoup de prisonniers. Les films proposés durant cette tournée sont : Ena tounsia de Elyès Baccar, Sabbat El Aïd, de Anis Lassoued, Ordre et désordre, de Achraf Laâmar Linge sale, de Malik Amara Pourquoi moi? de Amine Chiboub, Raïs Labhar, de Hichem Ben Ammar et Selma, de Mohamed Ben Attia. Ces films ont été projetés dans les unités carcérales et en même temps dans les maisons de la culture des 16 gouvernorats concernés. Nous pensons que cette projection concomitante ne peut qu'avoir des répercussions positives sur les détenus, ajoute Elyès Baccar , et nous espérons que le projet Joussour évoluera davantage dans le futur avec notre partenaire la Direction des prisons et de la rééducation mais aussi avec d'autres ministères concernés que nous espérons voir participer activement à Jousssour».