L'importance de la demande sur les marchés extérieurs a pénalisé le marché local. Après avoir connu une légère hausse, cette année, pour atteindre 7,500d de litre, les prix de l'huile d'olive se sont envolés, cette semaine, pour atteindre huit dinars, voire plus, au grand dam des consommateurs qui, résignés, sont contraints, la mort dans l'âme, de puiser dans leurs maigres bourses pour se procurer cette denrée alimentaire dont les vertus pour notre santé ne sont plus à prouver. Autant dire qu'avec les multiples succès réalisés par le secteur oléicole, ces dernières années, et qui plus est ont été à l'origine de l'équilibre de la balance commerciale tunisienne suite à l'exportation de près de 300 mille tonnes d'huile d'olive, cette année, principalement vers les marchés européens, la demande sur les produits oléicoles est devenue plus pressante, ces derniers temps,poussant les producteurs à augmenter les prix, en appliquant tout bonnement la loi de l'offre et de la demande qui réglera les transactions commerciales. Il faut encore ajouter à ces facteurs, la baisse de la production nationale en huile d'olive qui va chuter de 50%, selon les estimations du département de l'agriculture qui évoque plusieurs raisons de cette baisse, dont en premier lieu la diminution de la production dans de nombreuses régions, notamment celles du nord où les mauvaises conditions climatiques qui ont prévalu au moment de la phase de floraison des oliviers ont eu raison des plants et fait chuter les fleurs. Les gouvernorats du Nord sont réputées pour leur huile de grande qualité, en ce qu'elle contient, selon Moëz Ben Dhiaf, expert en huile d'olive et enseignant-chercheur à l'Ecole supérieure d'agriculture du Kef (Esak), moins d'acide de palmitique dont la présence entache inévitablement la qualité de l'huile d'olive. L'expert estime également que la demande sur l'huile d'olive va encore se poursuivre au cours des prochaines années, ce qui pourrait encore faire augmenter les prix, d'après lui. La hausse de cette année est très significative puisqu'elle a atteint près de 35% par rapport aux prix de la saison écoulée où le litre d'huile d'olive se négociait sur le marché national à six dinars seulement. Elle s'explique aussi, selon le propriétaire d'une huilerie moderne au Kef, ayant, par ailleurs, obtenu une médaille d'or de la qualité au Japon, par la hausse des coûts de production dont en premier lieu les prix de vente des grains d'olive et la hausse des coûts de la main-d'œuvre. Par ailleurs, il faut noter que la production oléicole a chuté quelque peu, cette année, au Kef, avec des estimations de l'ordre 16.320 tonnes dont 14300 tonnes pour les olives de transformation soit une production d'huile d'olive estimé à 2.860 tonnes, alors que la production globale d'olives de l'année écoulée avait dépassé les 18.000 tonnes, toutes catégories confondues. Au final, l'on estime encore que la qualité de l'huile de cette saison sera supérieure à celle de l'année écoulée grâce à plusieurs facteurs dont notamment l'absence de maladies virales dans le secteur et les dispositions prises par les producteurs et les transformateurs pour l'extraction d'une huile de bonne qualité, grâce au respect de la chaîne de valeurs requises dans tout le secteur oléicole dans le pays.