Une dynamique tous azimuts pour la question des produits du terroir. Une huilerie primée au Japon et des perspectives prometteuses pour l'avenir du secteur oléicole. Le secteur oléicole est en pleine dynamique dans la région du Kef et connaît, cette année, une grande effervescence, en dépit de la chute de la production d'huile, en raison d'une méchante attaque par un parasite qui a détruit et nui à la récolte. Le tableau, brossé par les professionnels, les spécialistes et autres chercheurs ou enseignants, lors de l'atelier consacré à l'examen de la situation prévalant dans ce secteur et les perspectives de son développement, montre, cependant, que l'avenir du secteur oléicole s'annonce sous de bons auspices et est prometteur à bien des égards, partant de l'extension des superficies destinées aux olives, qu'elles soient de table ou de transformation, et surtout eu égard au vif intérêt que le monde entier accorde à la consommation d'huile d'olive, surtout extra-vierge. Pour peu que l'on jette un coup d'œil sur les progrès enregistrés en matière de plantation arboricole, les oliviers, en l'occurrence, on constate qu'un important effort a été mené dans la région au cours de la décennie 2000-2010 où les superficies des oliveraies sont passées du simple au double, atteignant actuellement 42 mille ha, avec une production moyenne de 18 mille tonnes et un pic de 25 mille tonnes au cours de la campagne 2004-2005. Les experts ont aussi montré que l'huile du Kef est d'une grande qualité quand elle est cueillie et transformée en temps opportun. Sa composition en acide polyinsaturé et sa forte teneur en antioxydants ainsi que ses vertus médicinales unanimement reconnues, lui donnent toute son autorité et lui confèrent une place prépondérante dans la chaîne de production végétale. Le mode «bio», qui s'annonce partout dans le monde comme une alternative pour une alimentation équilibrée et sans gravité pour la santé humaine, aura nécessité, comme l'a reconnu un expert en huile d'olive et enseignant-chercheur à l'école supérieure d'agriculture du Kef, Moez Bendhiaf, en l'occurrence, le recours, entre autres, à l'huile d'olive : un produit dont ne peut se passer à ses jeux aucune table, notamment en Tunisie où la consommation d'huile d'olive est en nette hausse. Les agriculteurs du Kef ont été aussi conviés à suivre toutes les normes de production, et un contrat entre producteur et transformateur a été même passé entre les deux parties dans le but de créer un label régional, un produit d'appellation d'origine contrôlée (AOC) en quelque sorte. Et justement, en parlant de qualité et de label, on ne peut que faire l'éloge d'un propriétaire d'une huilerie proche du Kef qui a obtenu un grand prix de mérite de la qualité de son huile au Japon. Une récompense glanée haut la main et qui montre que la région du Kef est en mesure de produire plus et mieux, d'autant plus qu'un nouveau programme de plantation de 2.200 ha viendra cette année renforcer les 42 mille déjà existants. La campagne a même démarré sur les chapeaux de roues et on espère, avec les bonnes conditions climatiques prévalant dans la région depuis le début de la saison agricole, réaliser une production meilleure que celle de cette année. Les espoirs restent grands tant pour la céréaliculture que pour le secteur oléicole et tout le reste des produits du terroir sur lesquels on table, désormais, pour relancer la production agricole et par voie de conséquence, le secteur agroalimentaire. Les multiples apports en eau programmés pour les années à venir seront un grand atout pour relever ce pari du développement agricole dans la région.