L'ex-international de 1978 estime que la sélection revient aux plus méritants La sélection nationale de football vient d'assurer son passage au tour des groupes des éliminatoires du Mondial 2018, mais elle n'a point convaincu par la qualité de son football, bien en deçà de l'attente de ses fans. Ce fut plutôt un ensemble peu homogène et où la complémentarité entre les lignes et la rapidité d'exécution n'ont pas été souvent au rendez-vous. C'est aussi l'avis de l'un des héros de la «phénoménale» sélection tunisienne du «Mondial» 1978 qui a grandement honoré le football africain aussi. Il s'agit de Mokhtar Dhouib, le défenseur latéral tunisien qui avait réussi à signer un des trois buts de nos représentants au cours de la rencontre disputée face au Mexique, dans le cadre de cette mémorable édition, qui impute plutôt cette prestation peu convaincante à la manière par laquelle la sélection actuelle est gérée. Si on compare le volume du travail accompli par notre entraîneur de l'époque, Abdelmajid Chetali, pour nous préparer aux multiples échéances qui nous attendaient, avec celui qui est en train d'être appliqué actuellement, on se rend compte de l'énorme différence qui les sépare. La préparation de la sélection de notre temps s'effectuait d'une manière continue, et ce, à raison de quatre jours par semaine, tout au long de l'année. Nous entrons en stage bloqué chaque lundi et nous poursuivons le travail jusqu'au jeudi d'après. Et ce n'est que le vendredi que nous rejoignons nos clubs respectifs pour préparer les matches de dimanche du championnat local sous les couleurs de nos clubs respectifs. Les résultats probants ne se sont pas fait attendre, ce qui nous a permis d'éliminer, tour à tour, tous nos opposants au cours des étapes des éliminatoires et d'assurer la qualification au «Mondial» de 1978 pour représenter le continent africain. A l'époque, notre continent n'avait droit qu'à un seul billet au Mondial. Et c'est grâce à nos performances réalisées au cours de cette édition que l'Afrique a eu droit ensuite à une représentation plus en rapport avec son statut... Retour aux sources Si on aspire à avoir une sélection digne de notre pays et de son prestige, nous devrons réviser nos plans de travail, de manière à instaurer une discipline plus appropriée, aussi bien sur les terrains de jeu qu'en dehors et surtout éviter la complaisance dans le choix des joueurs retenus pour la sélection. A notre époque, Chetali a réussi à former un ensemble représentatif du football tunisien, avec notamment des joueurs des différents clubs, du nord au sud du pays. On cite particulièrement Kamel Ben Brahim de l'O.Kef, Khemaïes Laâbidi et Moncef Wada de la JSK, Ridha Ellouze du SRSport, Khaled Gasmi du CAB, Ali Kaâbi du COT, Amor Jbali de l'ASM, Mokhtar Ben Hmida du Stade Gabésien, sans compter ceux provenant de l'EST, du CA, du STunisien et du CSS. C'était une réelle sélection composée des meilleurs joueurs tunisiens sur les terrains de jeu sans aucune complaisance. Allez comparer avec la manière par laquelle les joueurs sont retenus actuellement, en sélection, notamment certaines «pseudo-vedettes», venant de clubs professionnels en Europe. La majorité d'entre elles viennent en sélection pour faire les figurants, sans plus... C'est là que le bât blesse... Une méthode à réviser expressément pour redonner à la sélection son aura et son rayonnement d'antan.