En fin connaisseur, M. Achab estime que les compétences du football national doivent s'unir pour le bien de notre sport-roi et de la sélection nationale. Plusieurs avis valent mieux qu'un L'état des lieux de notre football n'est pas reluisant… Il y a état et état. Il y a l'état qui reflète les investissements gigantesques engagés par les autorités pour doter notre football de l'élément de base indispensable à son développement, à savoir l'infrastructure, même si au niveau de la maintenance, les structures compétentes doivent prendre le relais et être dotées des éléments humain et matériel pour l'accomplir. Force est de reconnaître qu'à cela ne correspond pas toujours un résultat satisfaisant pour notre sport-roi. Les résultats de 1978, 1996 et 2004 constituent pourtant une capitalisation des efforts de toute nature prodigués pour les atteindre et auraient dû constituer un élan irréversible pour la poursuite de résultats aussi positifs. Pourquoi n'est-ce pas le cas ? Il y a eu une perte d'acquis que certains jugent difficilement récupérables. La réponse réside à mon sens dans le fait que tout n'a pas été préparé pour un renouvellement aussi bien de la qualité des joueurs que de l'élément technique et dirigeant capables de faire perdurer ce souffle. Les clubs qui sont les structures de base de ces joueurs ne disposent pas toujours des moyens financiers et humains pour accomplir leur mission. Est-ce à dire que le professionnalisme a été abordé trop tôt ? Le cadre dans lequel évolue notre football n'est pas complètement approprié aux objectifs qui lui sont assignés. Les choix fondamentaux ne sont pas parfaitement clairs. Les clubs disposent d'un cadre juridique qui ne les prépare pas à un comportement professionnel tel que le football qu'au moins deux divisions sont censées pratiquer. Le niveau de la formation des entraîneurs et même des dirigeants, tous deux chargés de veiller à la préparation technique, mentale et sportive des joueurs qui sont appelés à défendre nos couleurs, souffre de plusieurs carences. Lesquelles ? On ne s'improvise pas entraîneur formateur ou dirigeant encadreur, sans avoir acquis soi-même la formation adéquate pour le devenir . Des générations et des générations de joueurs ont été confiées à des entraîneurs et des dirigeants qui ne méritent ce titre qu'à travers le salaire qu'ils perçoivent. L'institut national des sports aurait dû et devrait être engagé dans la formation de ces formateurs et encadreurs. Même si pour cela on devrait recourir à la collaboration d'éléments étrangers. Un financement convenable et assuré doit être imaginé pour assurer la vie et le fonctionnement de nos clubs. Car le développement de notre football ne doit pas dépendre des joueurs des clubs les mieux nantis. La performance de l'équipe de Tunisie en 1978 était due entre autres aux origines multiples des joueurs qui la composaient et qui appartenaient à au moins 9 clubs. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Quelles sont les solutions pour le redressement? Outre les quelques recettes qui ne sont pas magiques, il faut faire accompagner cela également par un relèvement des niveaux de tous les encadrements techniques. Ameur Hizem, Chetali, Mokhtar Tlili et autres doivent être associés d'une manière ou d'une autre à la prise des grandes décisions qui intéressent le football tunisien, y compris le choix des entraîneurs. Bien entendu, sans renier le rôle et l'importance de la direction technique de la FTF. Les dirigeants fédéraux doivent tous être le produit d'expérience avérée en matière de gestion et de communication des hommes et des sphères intéressant le fonctionnement des élites nationales de notre football. La capacité pédagogique ne serait pas de trop pour bien réussir dans cette noble mission. Etes-vous pour le sacrifice de la CAN 2012? Aucunement. Dire cela relèverait d'un simple et égoïste calcul de calendrier fédéral et d'une vaine tentative pour échapper au verdict de l'objectif tracé dans le cadre du contrat-programme et des objectifs fixés par le ministère de tutelle au bureau fédéral actuel. Ne pas penser à tout faire pour se qualifier à la CAN 2012 constituerait une honte pour l'image encore respectable de notre football et une rupture avec une série quasi ininterrompue de qualifications à toutes les phases finales des coupes d'Afrique des nations qui constituent les meilleures opportunités d'apprentissage, de contact et d'amélioration avec le meilleur niveau du football africain dont certains joueurs sont des vedettes à l'échelle européenne, voire mondiale.