La situation risque d'empirer si les hôteliers ne bénéficient pas d'un soutien urgent de la part des pouvoirs publics, consistant notamment en un financement direct pour que ces unités puissent reprendre leur activité dans les meilleurs délais et payer les salaires des travailleurs. Le secteur du tourisme a du mal à se remettre debout dans un contexte économique marqué par la poursuite de la pandémie du Covid-19. De nouveaux cas de contamination sont, en effet, enregistrés chaque jour et la situation risque de se compliquer davantage si des mesures n'étaient pas prises pour assurer le confinement des personnes provenant des pays étrangers. Certes, la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes ont porté un coup dur au tourisme qui souffre encore des séquelles de ces mesures rigoureuses et certains citoyens appellent à une nouvelle fermeture de ces frontières. Cependant, les répercussions de la crise sanitaire continuent de peser lourdement sur les recettes touristiques de la Tunisie. D'après les derniers chiffres publiés par la Banque centrale de Tunisie (BCT), les recettes cumulées à fin juillet 2020 ont chuté de 1,57 milliard de dinars par rapport à la même période en 2019. Soutien urgent Certains hôteliers souffrent d'un surendettement et ne peuvent plus contracter de nouveaux crédits. D'autres ont jugé judicieux de fermer leurs unités et de mettre dans la rue les travailleurs sous forme de chômage technique. La situation risque d'empirer si ces hôteliers ne bénéficient pas d'un soutien urgent de la part des pouvoirs publics consistant notamment en un financement direct pour que ces unités puissent reprendre leur activité dans les meilleurs délais et payer les salaires des travailleurs. En effet, la contre-valeur en dinar des recettes touristiques durant les sept premiers mois de l'année 2020 s'établit à 1,22 milliard de dinars, soit la contre-valeur de 382 millions d'euros, contre 2,79 milliards à fin juillet 2019, enregistrant ainsi une forte baisse de 56,2%. La différence entre les deux années est évidente. Les hôteliers essayent de compenser le manque des touristes européens par ceux du Maghreb et le tourisme intérieur. Ce repli des recettes est appelé à s'aggraver davantage en août en raison de la chute des arrivées de touristes étrangers, essentiellement des Algériens et des Libyens suite à la fermeture des frontières, par rapport à la même période de l'année dernière. Le tourisme intérieur demeure, néanmoins, une alternative pour remplir les hôtels à condition, cependant, de faire des rabais sur les prix compte tenu du pouvoir d'achat limité des Tunisiens.