Les pouvoirs publics comptent faire de l'auto-construction une cible des aides publiques à égalité avec l'offre promotionnelle pour l'habitat formel en accession à la propriété. Le secteur de l'habitat a permis à plusieurs citoyens à revenu limité de bénéficier de logements décents dans différentes régions du pays. L'effort se poursuit encore pour éradiquer les logements rudimentaires et les remplacer par de nouvelles maisons qui répondent aux normes de qualité et de confort. Ce secteur a aussi un impact sur l'emploi et la croissance dans la mesure où les activités liées à l'habitat représentent 6% du PIB, 10% de la production nationale et 20% des emplois. Cependant, et comme l'a souligné M. Néjib Senoussi, directeur général de l'Habitat au ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire, le secteur reste marqué par une faible productivité et une qualification peu développée. Les conditions de travail sont également précaires. Les problématiques se situent aussi au niveau du financement du logement étant donné que le revenu de plusieurs citoyens est faible et irrégulier notamment pour la catégorie la plus pauvre. De plus, la solvabilité bancaire est limitée. Les mécanismes de financement destinés aux plus pauvres ne sont pas disponibles. On a constaté, de même, une augmentation des prix du logement ainsi que du coût de construction. Efficacité limitée des interventions Par ailleurs, les interventions publiques ont une efficacité limitée. Le rôle régulateur du marché est en régression. Parmi les points faibles du secteur, celui qui concerne l'aide publique, très faible, destinée aux ménages à faible revenu. Les plus pauvres n'ont pas accès à une offre appropriée tenant compte de leurs revenus et de leurs besoins. Pourtant, selon les chiffres disponibles, la production organisée de logements neufs se base sur 3 principaux intervenants avec une moyenne de 50.000 logements. En effet, 77% des logements autorisés sont réalisés par les ménages à travers l'auto-construction, 1.5 % des logements sont réalisés par les immobiliers publics et 21.5 % par les immobiliers privés. L'évolution annuelle du parc des logements d'après le recensement général de la population et de l'habitat de 2014 est de 79.000 logements dont 37 % relèvent de la construction anarchique. Les orientations stratégiques du secteur de l'habitat visent notamment à élargir l'accès à un crédit plus abordable de manière à rendre solvable une plus grande partie des ménages aujourd'hui exclus du financement de marché. A cet effet une réforme des aides sera assurée pour une meilleure efficacité et un ciblage des ménages qui en ont le plus besoin. Il s'agit aussi de mobiliser les ressources du secteur bancaire au plus faible coût afin d'élargir l'accès au crédit tout en gérant les risques y afférents. Les mesures à entreprendre consistent essentiellement à réformer les aides liées aux crédits (fonds publics d'appui à la demande) et à élargir le type de logements éligibles. Les pouvoirs publics comptent faire de l'auto-construction une cible des aides publiques à égalité avec l'offre promotionnelle pour l'habitat formel en accession à la propriété. Aussi, la rénovation des logements existants sera incluse dans ce système avantageux. Une subvention pour l'auto-construction progressive sera instituée en faveur des ménages les plus pauvres.