La marge entre le nombre des logements disponibles et celui des ménages ne cesse de s'élargir La nouvelle stratégie de l'habitat vise essentiellement à faciliter l'accès des couches à revenu limité au logement, à améliorer l'aspect esthétique des villes en évitant leur extension anarchique. L'accès au logement des ménages à revenu modeste demeure difficile, voire impossible dans certains cas. En l'absence de logements destinés à la location ou à la vente à prix modérés, de nombreuses familles optent pour le secteur informel. C'est l'idée principale retenue lors de la consultation nationale sur la nouvelle stratégie de l'habitat» organisé à Gammarth par le ministère de l'Equipement, de l'Aménagement du territoire et du Développement durable. Selon M. Mohamed Haddar, expert économique, la marge entre le nombre des logements disponibles et celui des ménages ne cesse de s'élargir. Pourtant, il existe près de 24.000 logements vacants. Ceux-ci sont soit des logements secondaires, soit des locaux appartenant à des Tunisiens résidant à l'étranger. Les logements destinés à la location sont, quant à eux, au nombre de 104.000. Le déficit enregistré au niveau du logement social organisé a pesé de tout son poids au cours des dernières années, ce qui a favorisé les constructions anarchiques. Comprimer le coût de la construction Ouverte par M. Hédi El Arbi, ministre de l'Equipement, de l'Aménagement du territoire et du Développement durable, la consultation nationale sur la nouvelle stratégie de l'habitat entre dans le cadre de la célébration des Journées mondiale et arabe de l'habitat. Le ministère a commencé par l'élaboration de ladite consultation depuis le mois de mars 2014. La nouvelle stratégie de l'emploi intervient dans une conjoncture nationale difficile en matière de logement. En effet, les mécanismes et les programmes mis en place ne sont pas parvenus à répondre aux besoins de la population, particulièrement les couches à revenu limité et les non-salariés qui ne sont pas couverts par le système de financement. En plus, le dispositif immobilier n'a pas permis de fournir des logements sociaux en nombre suffisant répartis équitablement à travers toutes les régions. Le coût du logement, qui a connu une évolution sensible au cours des dernières années n'a pas pu, non plus, être comprimé. Face à cette situation défavorable, le ministère a décidé de revoir la stratégie de l'habitat en vigueur depuis 1988. La nouvelle stratégie élaborée se base, en premier lieu, sur l'évaluation du rendement du secteur de l'habitat au cours des dernières décennies. L'objectif est d'effectuer la réforme de la politique mise en œuvre en comprimant le coût et en améliorant les conditions d'accès au logement décent, notamment pour les catégories sociales à revenu modeste. Il s'agit, en outre, de mettre en place un plan d'action et prendre de nouvelles dispositions susceptibles de fournir un logement adéquat dans un milieu durable où il fait bon vivre. Pour réaliser la nouvelle stratégie, des experts tunisiens ont été chargés d'élaborer des études thématiques relatives au logement. Ces études concernent plusieurs aspects, dont le cadre économique global du secteur de l'habitat, avec une évaluation des subventions publiques et la capacité des ménages d'accéder au logement. Les autres études sont axées sur les aspects foncier, l'autoconstruction organisée, la construction des logements par les promoteurs privés, le cadre réglementaire et la fiscalité dans le domaine de l'investissement, la rentabilité des entreprises concernées par le secteur. Les experts se sont intéressés, de même, à l'évaluation du cadre juridique et des moyens de planification urbaine, les anciens logements, l'évaluation et l'analyse des mécanismes de financement, les constructions anarchiques. Maîtriser le secteur informel Pour M. Mohamed Haddar, la construction des logements entre 2008 et 2013 est estimée à 50.000 dont 1,5% à la charge de l'Etat, 20% des promoteurs immobiliers privés et 80% par les ménages. Le taux de l'habitat social ne représente que 1,6%, ce qui est insuffisant pour ces Tunisiens à revenu modeste qui ne parviennent pas à accéder au logement. Le recours au secteur informel est devenu une alternative pour beaucoup de personnes qui veulent avoir une habitation. L'orateur a mis en exergue le coût du logement qui a connu une hausse importante, ce qui a aggravé les difficultés pour ces catégories à revenu faible, qui sont exclues du crédit bancaire.