Les négociateurs de l'Ugtt et de l'Utica bloquent sur le montant. Il faudra patienter encore... Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a eu beau inviter, dans sa dernière adresse télévisée, l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) et l'Union tunisienne pour l'industrie, le commerce et l'artisanat (Utica) à s'entendre sur la majoration des salaires des travailleurs du secteur privé, les négociations sont toujours dans l'impasse, et il n'est pas question que les membres du Quartette parrain du Dialogue national aillent recevoir à Oslo, le 10 décembre, le prix Nobel de la paix 2015, avant que cet épineux problème ne soit résolu. Et le chef de l'Etat de fixer aux négociateurs de l'Ugtt et de l'Utica un ultimatum ne devant pas dépasser mercredi prochain pour parvenir à une solution permettant «aux salariés du secteur privé de voir leurs salaires majorés, à l'instar de leurs collègues de la fonction et du secteur publics, même si ces négociations ont été dures et longues». Malheureusement et en dépit des déclarations optimistes, dont en particulier celles de Mohamed M'Sallami, membre du bureau exécutif de l'Ugtt, qui assurait, lundi dernier, que l'annonce des majorations «était une question d'heures», le blocage persiste toujours et on est encore loin du compte. L'Ugtt campe sur ses positions initiales et exige une augmentation générale de l'ordre de 12% alors que l'Utica se contente d'offrir 4,8% et invoque la nécessité de prendre en considération le taux d'inflation. Mardi 2 décembre, les négociateurs de l'Ugtt et leurs collègues de l'Utica se sont rencontrés de nouveau au ministère des Affaires sociales en présence du ministre Ammar Youmbaii et ils se sont séparés sur un nouveau constat d'échec. Une source informée auprès de l'Ugtt confie à La Presse : «La réunion d'aujourd'hui (hier) n'a apporté rien de nouveau. L'Utica maintient sa proposition d'augmentation de l'ordre de 4,8%. Cette dernière est inférieure à celle de 6,8% que les salariés du secteur privé ont déjà reçue en 2015. Il est inacceptable dans toute négociation salariale que les majorations soient en deçà de celles qui les ont précédées». La même source ajoute : «Même l'intervention du ministre des Affaires sociales en vue de rapprocher les points de vue des négociateurs n'a pas trouvé une oreille attentive de la part de la délégation de l'Utica. Nous avons constaté qu'il n'y a pas de sérieux de la part des négociateurs de la centrale patronale. Jusqu'ici, ils nous servent uniquement des déclarations de bonnes intentions mais sans aucune suite concrète. Au sein de l'Ugtt, nous ferons tout pour être à la hauteur des responsabilités historiques qui nous attendent». A quand le prochain round des négociations avant l'expiration du délai fixé par le président de la République ? «La fixation des réunions de négociations relève des compétences du ministre des Affaires sociales. Les syndicalistes de l'Ugtt sont disposés à rejoindre la table des pourparlers à n'importe quel moment», précise notre source.