affirme la triple championne du monde de boxe savate (2004-2014-2015) Rien ne résiste à cette boxeuse sur le ring. Véritable star dans le monde, elle déborde d'enthousiasme, pour évoquer la boxe française, sport qui l'a mise sur le devant de la scène. Confidences d'une vainqueur-née. Comment s'est déroulée cette finale face à la Mauricienne Karine Sandrine ? J'étais super-motivée pour cette finale. Mon objectif était de rentrer en Tunisie avec le trophée mondial et hisser en même temps le drapeau national à Amiens. J'ai été expéditive en battant mon adversaire du jour au 1er round. J'ai démontré aux responsables de la FT Kick-Boxing et au staff technique national que je ne suis pas finie et que je suis encore championne du monde en dépit des problèmes qui ont failli m'empêcher de participer à cette finale. Il a fallu l'aide morale et matérielle de Azdine Ben Yaâcoub pour que je prenne part à ces championnats du monde. Et maintenant ? Je remercie les médias tunisiens qui m'ont encouragée à faire mieux. Je suis émue, ma déception était grande lorsque je suis rentrée avec le titre mondial et que je n'ai trouvé personne à l'aéroport, seulement ma famille. En dépit de tout, je suis fière de hisser le drapeau tunisien. Heureusement que ma déception s'est vite dissipée avec ma rencontre avec le ministre des Sports qui a été assez compréhensif en me remettant le titre d'animatrice et une récompense pour mon titre. Dieu merci. Vous avez été trois fois championne du monde en 2004, 2014 et 2015. Quel est le titre le plus marquant ? Les trois titres mondiaux sont historiques pour moi et pour la boxe savate qui est devenue familière pour les férus des sports de combat. Mais ma victoire en 2004 en championnats du monde à Paris a été ma première compétition mondiale et je ne savais pas à quoi m'attendre face à des adversaires étrangères de très haut niveau. Je n'avais aucun repère, ce premier titre mondial m'a vraiment marquée et m'a aidée à prendre conscience de mon potentiel. Il est à souligner que le mérite revient aussi à mon entraîneur Ridha Helali et à Azdine Ben Yaâcoub grâce à qui j'ai pu participer à ces trois finales des Championnats du monde. La boxe, c'est votre pain quotidien ! J'appartiens au quartier populaire de Kabaria et je suis fière d'y vivre. Ce quartier m'a appris la boxe qui est devenue mon pain quotidien dont je ne peux me débarrasser. J'ai pratiqué plusieurs sports de combat comme le karaté, le taekwondo, la boxe anglaise et actuellement la boxe française que je maîtrise avec brio et réussite. Le choix de la boxe s'explique facilement : j'étais encore très jeune et j'ai appris ce sport pour me défendre. Comment aviez-vous négocié vos premières compétitions ? Dans mon enfance, je me souviens que j'assimilais mes premières compétitions dans la rue. Des jeux que je devais gagner le plus rapidement possible. Donc, j'essayais de mettre fin à mes combats avant le temps réglementaire. Peu importe les compétitions, je revenais toujours avec une petite récompense et cela m'encourageait à décrocher d'autres médailles en kick-boxing et en boxe anglaise et française. Pourquoi la boxe française plutôt que la boxe anglaise? La boxe anglaise, c'est plus spectaculaire lorsque c'est bien boxé, mais à titre personnel j'aime la confrontation avec les poings et les pieds pour bloquer mes adversaires et le fait de devoir m'adapter à différentes types d'adversaires. Pour moi, les arts martiaux et la savate c'est être confronté à un adversaire, le combattre et c'est le plus fort qui l'emporte à la fin. Ma mentalité est donc clairement adaptée au combat et aux défis. Quelles sont les différences et similitudes entre la boxe anglaise et la boxe française? La boxe est de plus en plus populaire sous toutes ses formes. La boxe anglaise et la boxe française ont le vent en poupe. Elles sont à la fois si proches et si différentes. La boxe anglaise n'autorise que les coups de poing alors que la boxe française (savate) utilise aussi bien les poings que les pieds. De plus, les coups sont uniquement portés au-dessus de la ceinture en boxe anglaise. En boxe française, il est permis de viser les jambes. Les deux boxes partagent de nombreux coups identiques, dont l'uppercut et le swing. Quels sont vos objectifs pour la saison 2016? Je dois remettre mon titre en jeu. Mais, auparavant, je vais boxer à la Nuit des arts martiaux à M'saken et en février, je prendrai part au championnat de France féminin. Tout un programme à voir avec mon entraîneur et surtout Azdine Ben Yaâcoub qui aura tout le temps de tracer mon programme en 2016.