Notre compétition nationale a toujours été pointée du doigt. Les avis divergent aussi. Certains connaisseurs prétendent que nos joueurs ne disputent pas assez de rencontres durant la saison. D'autres sont d'un avis contraire. Qui a tort, qui a raison ? Mystère et boule de gomme, partant du simple fait que notre championnat ne peut en aucun cas être comparé à celui de n'importe quel pays européen. C'est d'abord une question d'organisation. Sur ce plan, nous sommes encore à des années-lumière. Ne fuyons pas la réalité. En Tunisie, nous sommes encore incapables d'élaborer un calendrier général de la compétition. D'où un rythme saccadé du championnat. Il y a beaucoup de trêves et d'arrêts de jeu. Le niveau s'en ressent et se répercute automatiquement sur le comportement des joueurs. Ceux-ci ont de la peine à garder leur forme et il y a risque de blessures quand les journées de rattrapage se succèdent. Outre le problème d'organisation de la compétition, se pose celui de l'hygiène de vie de la majorité des joueurs tunisiens. Il y a vraiment beaucoup à dire à ce sujet. Nos footballeurs, la plupart si vous voulez, n'ont pas encore adhéré au professionnalisme. Ils ne savent pas respecter certaines règles essentielles. La récupération par exemple n'est pas une science exacte pour eux alors qu'elle demeure le nerf de la guerre. Pour pouvoir disputer une succession de rencontres en un espace de temps limité, le footballeur doit savoir ménager son corps et ses muscles et leur donner le temps de repos nécessaire pour redémarrer. C'est tout un état d'esprit à changer. La mutation n'est donc pas une mince affaire. Récapitulons : organisation et hygiène de vie vont de pair. Ce n'est pas le cas aujourd'hui dans notre championnat. Et nous avons le spectacle que nous méritons. Nous ne demandons pas plus à nos footballeurs qui s'exportent de moins en moins. Il est peut-être temps de nous remettre en question.