Il y a dans cette équipe stadiste qui vient de perdre le derby, ce qu'elle a fait, et ce qu'elle n'a pas pu faire, et les deux choses ne sont pas très différentes l'une de l'autre. Bien des questions taraudent les esprits. Pourquoi est ce que cette équipe, si pimpante, si fringante, en amical, ne donne plus qu'une pâle réplique, dès lors qu'il s'agit d'un match officiel ? Pourquoi est ce que les joueurs qui sortent des trucs extraordinaires aux répétitions générales ne sont plus l'ombre d'eux-mêmes dès lors qu'il s'agit de vraie compétition ? Pourquoi, est ce que certains d'entre eux éprouvent ils un énorme plaisir aux entraînements, et le jour 'J', ils sont à côté du sujet ? Pourquoi, est ce que les résultats, très bons à l'entraînement, ne se répètent pas en compétition ? Comment expliquer cette curieuse baisse de motivation, et cette perte de confiance en soi ? Il y a des comportements de gamins et des conduites de footballeurs de quartier à répétition chez les mêmes joueurs. Pourquoi sont ils éternellement stressés ? Comment expliquer le malaise survenu à Khalfaoui au cours du match, et quelle est son origine ? Toujours à propos de santé des joueurs, cela fait deux semaines qu'un garçon comme Naouali a des coups de barre aux entraînements. Qu'est ce qu'on attend pour pousser les investigations, ou faut- il attendre qu'il contracte quelque chose de plus sérieux ? Comment expliquer ce sentiment de colère et de confusion chez les uns, et un changement rapide d'humeur chez les autres ? Comment expliquer cette fatigue anormale et sans cause organique chez certains joueurs ?
Les conditions de la réussite sont la clé de la réussite On a beau cherché des explications à ces questions, on fini par rejoindre le coach M'rad Mahjoub, lequel, dans sa conférence de presse d'après match a beaucoup mis l'accent sur l'importance des conditions psychologiques chez les joueurs. Effectivement, à bien décortiquer les débats, on conclut que ce jour là, entre le Stade Tunisien et le Club Africain, la ligne entre le succès et l'échec était très mince. Ce sont les joueurs qui sont mentalement les plus forts, les clubistes en l'occurrence, et qui ont la volonté de gagner qui ont eu une meilleure chance, que ceux qui ne croient tout simplement qu'en leurs capacités physiques et techniques. Le résultat du match s'est joué sur ces détails que le Stade Tunisien a négligés. Entre deux équipes physiquement et techniquement très valables, la différence se joue sur la condition psychique. De nombreuses études viennent de montrer, que la croyance à la réussite amène la réussite, et inversement, la crainte e l'échec amène l'échec. La psychologie du sport (une matière qui s'enseigne à Ksar Saïd) est un langage nouveau que seul M'rad Mahjoub parle au Stade Tunisien. Il ne suffit pas au staff médical de ne s'arrêter à soigner qu'un problème musculaire, une entorse, ou appliquer des points de suture, il doit faire preuve (en particulier le médecin en chef) de grandes qualités psychologiques. Le staff administratif ne doit pas se contenter de son rôle de gestionnaire, il faut s'attelle lui aussi à la même mission, tout comme les autres adjoints sportifs qui doivent épouser l'air du temps. La psychologie appliquée au sport s'est largement développée, et seuls chez nous les cadors de notre championnat le savent. A l'Etoile, à l'Espérance, au Club Africain, au CSS, on sait garder son équipe motivée, on parvient quasiment toujours à empêcher les joueurs de se décourager. Pas encore au Stade Tunisien. L'optimisation des performances nécessite de prendre en considération l'ensemble des facteurs impliqués dans la réussite d'une équipe. A côté des volets physique et technique, l'un de ces facteurs reconnus comme faisant partie intégrante de la dite réussite, ce sont les qualités psychologiques. Les habiletés mentales, qui, soit dit en passant, font défaut à la quasi-totalité des stadistes, jouent un rôle prépondérant en compétition, et peuvent sûrement être développées par le biais de tous ceux qui encadrent les joueurs, mais au Stade Tunisien, et jusqu'à l'avènement de M'rad Mahjoub aux commandes, elles ont toujours été négligées. Il faut qu'apprenne, aussi, aux joueurs à mieux se connaître, à mieux préparer un match, à mieux gérer les émotions. Il faut beaucoup travailler sur la confiance en soi, à mieux se concentrer, à ne jamais se décourager et se laisser impressionner... Ce n'est, aussi, qu'à ce prix que le ST pourra rebondir. Le coach y croit dur comme fer, l'entourage sait ce qu'il a, à faire.