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Ridha Chiba, conseiller international en exportations et ancien cadre aux AMS à La Presse : La société «AMS» peut toujours être sauvée
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2021

La société «Ateliers Mécaniques du Sahel AMS», avec son passé glorieux avoisinant les soixante ans, est riche en événements et en réalisations de performances continues. Son image de marque, sa notoriété, sa croissance positive à l'échelle nationale et internationale, son plan de charge optimal appuyé de son personnel expérimenté et qualifié, ses machines sophistiquées, ses équipements modernes, ses produits diversifiés, normalisés et toujours sollicités par les consommateurs, ses performantes relations partenariales avec ses clients et ses fournisseurs tant en Tunisie qu'à l'étranger sont, entre autres, les facteurs qui ont fait de cette société le pionnier de l'industrie tunisienne depuis belle lurette.
Malheureusement, cette société passe depuis quelques mois par des moments difficiles voire critiques du fait que son propriétaire a mis un terme à l'activité de l'entreprise depuis le 2 mars 2020, avançant comme prétexte la propagation du Covid-19 et son impact négatif sur l'économie tunisienne privant ainsi le personnel de ses droits et de bénéficier de ses émoluments, et ce, malgré l'intervention des autorités régionales et gouvernementales pour remédier à la situation à l'amiable mais en vain.
A cet effet, nous avons contacté M. Ridha Chiba, ancien cadre supérieur aux AMS et conseiller international en exportation, afin de nous éclairer sur la situation actuelle de la société. Interview.
Comment jugez-vous la situation actuelle des AMS ?
L'activité de cette société demeure toujours suspendue depuis le début du mois de mars et les employés n'ont pas perçu leurs émoluments depuis neuf mois. Ce qui a détérioré véritablement leur situation matérielle et rendu leur vie quotidienne insupportable voire invivable.
Réellement, la conjoncture actuelle est extrêmement critique et la solution ne peut encore attendre. C'est une situation très délicate. La société est encore fermée, les employés n'ont rien touché de leurs émoluments, ce qui a dégradé considérablement leurs conditions de vie et laissé plus de quatre cent vingt familles dans l'impécuniosité, la misère extrême, l'exclusion et l'ostracisme au travail.
Cela n'est pas évidemment normal pour un Etat qui doit se respecter. Néanmoins, pour ce genre de situations calamiteuses et funestes, l'Etat ne doit aucunement laisser traîner ces affaires impérieuses et pressantes et se dérober des vrais problèmes des catégories les plus démunies de son peuple. C'est vraiment dommage !!!
Les employés ont intenté une action en justice. Où en est-elle ?
En effet, les employés ont intenté deux actions en justice. La première concerne la récupération de leurs droits et la perception de leurs émoluments devant le conseil des Prud'hommes de Sousse et dont le jugement a été ajourné pour le premier février 2021 après avoir été différé à cause de la grève récente des magistrats.
La deuxième action a été intentée à travers le ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines qui a introduit une requête auprès du tribunal de première instance de Sousse dans laquelle elle demande de faire bénéficier la société AMS de la protection de la justice en optant pour les dispositions de la loi régissant le redressement des sociétés n°95-34 du 17 avril 1995 modifiée par la loi 2016-36 du 29 avril 2016 dont l'article 415 stipule que «Le régime de redressement tend à aider les entreprises qui connaissent des difficultés économiques à poursuivre leurs activités, à y maintenir les emplois et à payer leurs dettes. Le régime de redressement comprend la notification des signes précurseurs de difficultés économiques, le règlement à l'amiable et le règlement judiciaire»
Etes-vous pour une solution à travers les instances judiciaires ?
D'emblée, je réponds négativement. Je suis toujours pour une solution à l'amiable qui assure tous les droits des parties intervenantes dans le cadre de la loi en vigueur et évite un rapport de force entre les employés et le propriétaire de l'entreprise qui ne peut engendrer qu'un manque à gagner pour tout le monde. Les procédures judiciaires sont longues et créent une certaine haine entre les parties plaignantes. Au contraire, je voudrais que l'entreprise reprenne son activité normale dans les meilleurs délais et que les employés regagnent leurs postes de travail dans le but de réaliser les meilleures performances, atteindre les desseins escomptés et participer considérablement au développement de l'économie nationale et à la création de la richesse.
Comment préconisez-vous la solution adéquate pour la société AMS ?
Partant d'une approche macroéconomique, la fermeture de la société AMS a trop duré et a nui assurément à l'économie nationale. Une société pareille, fleuron de l'industrie tunisienne, doit rester et revenir à son activité normale instantanément et les employés aussi doivent percevoir leurs émoluments pour mettre un terme définitif à toutes les crises actuelles dont souffrent quatre cent vingt familles à l'échelle sociale, économique et psychologique.
A mon avis, l'Etat doit absolument restituer les entreprises qui ont été vendues à des prix bradés et que leurs acquéreurs n'ont pas su gérer conformément à la stratégie escomptée par l'Etat. Comme exemples la société AMS ainsi que d'autres sociétés comme Tunisie Lait, Icar (ancienne Stia) etc. L'Etat doit les confier évidemment à des gestionnaires capables de les faire travailler avec des plans de charge optimaux, des objectifs préalablement fixés et un personnel professionnel recruté sur la base des diplômes, du savoir-faire et surtout motivé pour assurer les différentes tâches qui lui seront assignées avec passion, dévouement et un sérieux remarquable. Evidemment, ces entreprises doivent être rigoureusement contrôlées pour éviter les problèmes en amont et leur garantir les meilleures conditions de réussite.
En parallèle, l'Etat doit absolument être intransigeant et doit combattre d'une manière continue et sans relâche le commerce parallèle et les produits imités et aussi imposer des droits et taxes douaniers supplémentaires ou des licences d'importation préalables pour tous les articles concurrentiels entravant la vente et la distribution des marchandises nationales. Ainsi, ces sociétés reprendront leur rythme normal et réaliseront les résultats probants et participeront au développement de l'économie nationale et à la croissance du produit intérieur brut (PIB) considéré comme étant la principale ressource de devises pour le pays et le facteur essentiel de la création des postes de travail.
Le mot de la fin…
Tous les employés des AMS, la société civile, l'Ugtt et tous les intervenants capables de mettre un terme définitif à la crise que traversent la société AMS, ainsi que les autres sociétés similaires qui demeurent encore en difficulté, doivent être solidaires et doivent continuer à lutter quotidiennement pour qu'elles reviennent à leurs activités initiales et que les employés retrouvent leurs postes de travail. Et c'est ainsi que l'on peut gagner véritablement cet important pari industriel qui affecte notre économie nationale positivement.


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