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Le blocage politique prend une nouvelle tournure Faut-il s'attendre au pire ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 02 - 2021

Où va-t-on ? C'est la question que se posent les Tunisiens en ces temps de crise. Le blocage au plus haut niveau de l'Etat ne fait qu'affaiblir la Tunisie sur tous les plans et personne ne sortira vainqueur d'un tel conflit inédit dans l'histoire du pays. Alors que les deux têtes de l'exécutif sont coincées au cœur d'un jeu d'échecs politique sans issue, les multiples tentatives pour débloquer la situation ont échoué, et désormais, on risque le pire, alors que des voix commencent à s'élever pour mobiliser la rue.
Réuni avec sa ceinture politique, le Chef du gouvernement a décidé d'envoyer une nouvelle correspondance au Président de la République pour prendre connaissance de l'identité des ministres objet de controverse. En effet, dans une nouvelle tentative de débloquer la situation, Hichem Mechichi veut prendre connaissance des ministres blacklistés par la présidence de la République en vue de les retirer et assurer le passage de ce remaniement.
Sauf que le Président de la République a eu l'habitude dernièrement d'ignorer ou de repousser ces correspondances, rappelant que «le Palais de Carthage, n'est pas une boîte aux lettres». Il est utile de rappeler que le Chef de l'Etat semble rejeter carrément ce remaniement pour ce qu'il appelle de «multiples infractions à la Constitution». N'empêche que selon plusieurs députés, réunis dernièrement avec le locataire de Carthage, ce dernier serait ouvert à un compromis politique en cas de retrait des ministres soupçonnés de corruption ou de conflits d'intérêts, ou en cas de départ de Mechichi.
Mais la réponse de Mechichi n'a pas tardé.
Crise ou pas, hier, le Chef du gouvernement a assuré qu'il ne démissionnera pas de son poste en dépit des circonstances politiques. Mettant fin aux rumeurs et au scénario de la chute du gouvernement, Hichem Mechichi a tenu à rappeler qu'un « soldat au service du pays ne démissionne pas car il a un devoir envers l'Etat».
Cependant, il a évoqué un dernier recours pour débloquer la situation, celui d'un gouvernement restreint. En effet, si le Président de la République refuse toujours ce remaniement, Hichem Mechichi sera dans l'obligation de mettre en place un gouvernement restreint en fusionnant certains ministères pour combler les vides ministériels et en nommant les nouveaux ministres qui attendent toujours la prestation de serment comme conseillers à La Kasbah au rang de ministres.
Mais cette image politique ne sera pas complète si on n'évoque pas d'autres protagonistes politiques impliqués dans ce jeu politique qui prend la forme d'un bras de fer engagé entre La Kasbah et Carthage. Fortement impliqué dans cette situation de blocage, le parti Ennahdha pousse toujours Hichem Mechichi à une solution plus radicale: forcer la main au Président de la République et opter pour un passage en force. Dans un dernier communiqué, à l'issue de la réunion de son bureau exécutif, Ennahdha, qui appelle toujours au dialogue, a montré son inconditionnel soutien au Chef du gouvernement, l'appelant à aller jusqu'au bout dans le processus du remaniement.
La rue pour faire pression ?
Jusque-là, ce conflit est de nature politique, mais aussi institutionnel et même constitutionnel. Si les constitutionnalistes sollicités par Hichem Mechichi insistent sur une solution politico-politique, les chambres consultatives du Tribunal administratif se seraient déclarées incompétentes face à ce blocage.
Que reste-t-il pour la ceinture politique de Hichem Mechichi ? Opter pour l'escalade ou éviter toute confrontation ouverte avec Kaïs Saïed ? En tout cas, ce conflit semble prendre une nouvelle tournure qui risque de faire exploser carrément la situation. Des appels ont été lancés pour descendre dans la rue et organiser des protestations et des manifestations pour «protéger la légitimité».
Que veut dire protéger la légitimité ? Pour le dirigeant au sein d'Ennahdha, Fathi Ayadi, le bureau exécutif du parti a décidé de mobiliser ses partisans, ainsi que tous les Tunisiens qui veulent «défendre leur expérience démocratique» et de descendre dans la rue en vue de protester contre «l'entêtement du Président de la République, Kaïs Saïed».
En effet, dans ce sens, Ayadi a appelé les partisans d'Ennahdha et les «défenseurs de la démocratie» à se mobiliser pour défendre «leurs acquis». Un appel qui intervient au moment où la crise prend une nouvelle tournure aussi dangereuse qu'elle soit, qui renvoie à une rupture totale entre les différentes institutions de l'Etat, mais aussi à une crise de confiance qui frappe la classe politique.
Réagissant à cet appel à la mobilisation de la rue, la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a promis, à son tour, de mobiliser la rue pour «mettre en échec le plan chaotique d'Ennahdha». En effet, lors d'un point de presse tenu, hier, à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Abir Moussi a annoncé la fin du sit-in de son bloc au Parlement, pour entamer ce qu'elle appelle de nouvelles formes de militantisme dans la rue. Elle a, dans ce sens, appelé ses partisans, ceux du PDL ainsi que tous les démocrates, «à descendre dans la rue pour manifester et défendre l'Etat civil» contre ce qu'elle considère comme les tentatives d'Ennahdha et de la coalition Al Karama à vouloir réhabiliter les ligues de protection de la révolution.
Si on parvient à mobiliser la rue, faut-il s'attendre au pire en Tunisie ? Lorsque chaque parti politique opte pour l'escalade, qui paiera le prix d'une éventuelle dégradation de la situation sécuritaire ? Vouloir instrumentaliser cette crise pour diviser les Tunisiens n'émane-t-il pas d'un échec politique ?
En l'absence de consensus et de dialogue, cette crise politique prend en effet une tournure assez dangereuse.
Nul ne sait où peuvent mener ces appels à la mobilisation de la rue, qui est déjà en effervescence et qui ne cesse d'envoyer ses messages de détresse à toute la classe politique. Le pays se dirige-t-il vers le scénario de la violence et du chaos ? On ne peut pas savoir, alors que tous les scénarios sont possibles.


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