Choix d'une direction exécutive et politique en attendant le congrès des 30 et 31 juillet Nida Tounès a tenu, hier après-midi, son congrès «consensuel » pour choisir la direction exécutive et politique du parti. La direction consensuelle, qui se chargera de la gestion des affaires du parti, en attendant la tenue, les 30 et 31 juillet 2016, du congrès électoral, sera composée d'un secrétariat général de 6 membres, de 3 commissions (15 membres) et d'un bureau national. Le bureau national regroupera le nouveau comité exécutif, l'actuel bureau exécutif et les coordinateurs régionaux. Il se réunira une fois tous les deux mois. Le congrès consensuel est ouvert au bureau exécutif, coordinateurs régionaux et membres du conseil national du parti. Selon les estimations, le nombre des congressistes dépassera les 1400. Boujomâa Remili, porte-parole du mouvement, a indiqué que des invitations ont été adressées à 200 personnalités. Le congrès sera ouvert par le fondateur du parti, le président de la République Béji Caïd Essebsi, vers 15h00. Les travaux devaient démarrer à 18h00 par le choix de la présidence du congrès, de son bureau et la formation d'une commission pour l'élaboration de la motion générale. Il sera procédé, ensuite, à la lecture du rapport moral et financier du parti avant que les commissions de réflexion ne commencent la préparation des motions du congrès et le règlement interne du mouvement vers 21h00. Le premier congrès de Nida Tounès se tient au moment où ce parti, sorti vainqueur lors des législatives de 2014, a perdu son poids au Parlement après la démission de 17 députés du bloc parlementaire du mouvement. Un chiffre appelé à augmenter, selon le député démissionnaire Abeda Kéfi qui n'a pas écarté l'éventualité de créer un nouveau cadre politique pour parachever le projet de Nida Tounès. L'une des décisions les plus difficiles De son côté, Bochra Belhaj Hamida, députée du mouvement Nida Tounès à l'Assemblée des représentants du peuple, a déclaré, hier, que sa participation au congrès du parti est «l'une des décisions les plus difficiles que j'aie eu à prendre». «Je me suis trouvée face à deux possibilités, soit quitter le parti ou militer, en son sein, pour le préserver», a-t-elle précisé. Dans une déclaration de presse, en marge des travaux du premier congrès de Nida Tounès à Sousse, Bochra Belhaj Hamida a indiqué avoir pris la décision « la plus difficile », étant « parfaitement consciente » que plusieurs membres du parti désapprouvent son choix. « Nous espérons parvenir à préserver le parti qui est garant de l'équilibre politique dans le pays. Lequel équilibre a été perturbé ces derniers temps ». Elle s'est dit confiante en son aptitude à apporter des changements au sein du mouvement, affirmant sa conviction que les démissionnaires ont les mêmes craintes au sujet de Nida Tounès. Bochra Belhaj Hamida fait partie des 32 députés ayant suspendu, à plusieurs reprises, leur adhésion au groupe parlementaire sans toutefois rejoindre la liste des 17 démissionnaires. Changement du paysage parlementaire ? Par ailleurs, le porte-parole de l'ARP, Hassan Fathalli a indiqué qu'un changement va, probablement, s'opérer sur le paysage parlementaire, notamment après la démission de 17 élus du groupe de Nida Tounès. Les mouvements Nida Tounès et Ennahdha possédant, désormais, chacun, le même nombre de sièges (69). Ce qui, selon lui, affectera la composition des structures de l'ARP, en particulier les commissions parlementaires. Il a précisé que le nombre des démissionnaires du groupe Nida Tounès a atteint, jusqu'ici, 17. Ces démissions entreront en vigueur une fois passé le délai de cinq jours, tel que prévu dans le règlement intérieur de l'ARP. Le porte-parole de l'ARP estime que ce nouveau groupe pourrait être « la troisième force » au sein de l'Assemblée des représentants du peuple. L'article 34 du règlement intérieur prévoit que tous les sept membres ou plus ont le droit de former un bloc parlementaire. Un même parti ou coalition ne peut former qu'un seul bloc parlementaire et chaque député a le droit d'appartenir à un bloc de son choix. Douze députés du groupe de Nida Tounès ont déposé, officiellement, leur démission du groupe au bureau d'ordre du Parlement, a indiqué, vendredi, le député Abeda Kéfi, un des démissionnaires. Il a ajouté que ce nombre n'est pas définitif dans la mesure où plusieurs autres députés du groupe des 32 sont « très proches des démissionnaires ».