Comme prévu, Hafedh Caïd Essebsi a été consacré par le congrès de Sousse comme étant le nouveau chef de Nida Tounès. Il est promu secrétaire national chargé de l'administration exécutive et représentant légal du parti Finalement, Youssef Chahed, désigné, mercredi dernier, ministre des Collectivités locales (nouveau département créé à la faveur du remaniement-restructuration du gouvernement Habib Essid) et président de la commission des 13 au sein de Nida Tounès, a réussi son pari et a accompli avec succès la mission dont l'a chargé Béji Caïd Essebsi, président de la République et président fondateur de Nida Tounès : tenir le congrès constitutif du parti qui a gagné, l'espace de deux ans (de juin 2012 à novembre 2014), les élections législatives et présidentielle de 2014. Samedi 9 et dimanche 10 janvier, il est parvenu à rassembler, à Sousse, plus de 1.400 congressistes nidaïstes venus de toutes les régions du pays participer «au congrès constitutif du parti, lequel congrès ne peut que prouver que Nida Tounès se tient toujours debout». Il a réussi également à motiver les partis alliés de Nida Tounès, ceux qui partagent avec lui le pouvoir au sein du gouvernement Habib Essid et qui ont fait le choix de soutenir l'aile sous les auspices de laquelle se tiennent les assises de Sousse. Et ils ont accouru vers la capitale du Sahel pour vivre le bonheur d'assister à un moment historique : le congrès constitutif du parti de Si El Béji, «la deuxième aile de l'oiseau qui plane sur la Tunisie aux côtés du mouvement Ennahdha», comme l'a souligné Rached Ghannouchi, président du parti nahdhaoui, avant de se ressaisir et dire : «Ce oiseau n'a pas uniquement deux ailes puisqu'il a besoin de tous» pour planer. Non à l'exclusion au sein de Nida Tounès Et comme l'on s'y attendait, c'est au président Béji Caïd Essebsi qu'est revenu l'honneur d'ouvrir les travaux du congrès du parti placé sous le signe de «la fidélité» pour tracer en trois phrases la voie que les congressistes se doivent de suivre. Pour Caïd Essebsi, «la tenue du congrès à la date qui lui a été fixée prouve que le parti est sorti indemne de la crise qui vient de le secouer. Quant aux exclusionnistes, ils n'ont pas de place parmi nous, tout simplement parce que nous avons opté pour le partenariat et la participation de tous pour édifier notre jeune démocratie sur la base de l'intérêt national et rien que l'intérêt national». Les fondamentaux étant réaffirmés par le président fondateur, il était normal que les discours développés par les leaders du parti qui ont pris la parole à l'ouverture du congrès ou qui ont distillé leurs déclarations aux journalistes dénoncent «les ambitions personnelles démesurées» et soulignent que «Nida Tounès est toujours debout et qu'il le restera encore, et qu'il poursuivra sa mission, celle de construire la démocratie aux côtés de partis qu'on considérait auparavant comme des adversaires. Sauf qu'aujourd'hui, par la grâce du dialogue et du consensus, ils sont devenus nos partenaires au pouvoir et dans l'édification de l'avenir de notre pays, lequel avenir ne peut être que commun». Et l'ambiance du consensus et d'isoler les exclusionnistes de sous-tendre également les allocutions prononcées par les invités du congrès qui se sont passé le mot pour réaffirmer leur soutien au choix du «partenariat» en tant que style de gouvernance en cette période de transition par laquelle passe le pays. Mohsen Hassen (UPL), Faouzi Abderrahmane (Afek Tounès) et Mohamed Jegham (Al Moubadara) se sont inscrits dans l'approche développée par Rached Ghannouchi en soulignant leur appui sans réserve au choix du consensus national», «à la coalition gouvernementale dirigée par Habib Essid», et enfin «à la direction nidaïste qui dit non à l'exclusion». En attendant le congrès électif Les invités ayant applaudi les choix des assises de Sousse, les congressistes s'invitent aussi au débat général et s'accordent à dire que le congrès du consensus «n'est qu'une étape qui doit nous mener, dans les six mois à venir, au congrès électif prévu en juillet prochain». «Les noms des personnes qui conduiront le parti jusqu'au congrès électif importent peu. Les désignations sont le fruit des compromis et elles constituent, elles-mêmes, une pratique démocratique», précise Khaled Chaouket, l'un des leaders nidaïstes et ministre chargé des Relations avec l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Anis Ghedira et Lazhar Karoui Chebbi préfèrent oublier le passé et transférer leurs attentes au congrès électif de juillet prochain, «celui de Sousse n'est qu'une étape que nous saurons conduire avec succès». Et même Bochra Belhaj H'mida, qui a fini par prendre son courage à deux mains pour rejoindre Sousse et faire faux bond à ses amis députés démissionnaires du bloc parlementaire nidaïste, préfère parler «d'équilibre politique et partisan», ajoutant que «Nida Tounès n'est la propriété de personne et même ceux qui ont claqué la porte portent toujours le projet de Nida Tounès». Hier, dimanche 10 janvier, le rideau est tombé sur les assises du congrès de Sousse en consacrant Hafedh Caïd Essebsi comme étant la personnalité n°1 de Nida Tounès. Le congrès l'a, en effet, désigné au poste de représentant légal du parti exerçant au sein d'une nouvelle structure appelée l'instance politique composée de plusieurs membres appelés secrétaires nationaux ayant chacun à sa charge un dossier. L'instance politique de Nida Tounès Le président du premier congrès de Nida Tounès, Rafaa Ben Achour, a annoncé, hier, à Sousse, la composition de l'instance politique du parti. Il s'agit de : -Salma Elloumi, secrétaire nationale chargée de la trésorerie -Hafedh Caïd Essebsi, secrétaire national chargé de l'administration exécutive du mouvement et représentant légal du parti. -Boujemaa Remili, secrétaire national chargé de la coordination avec les partis politiques et le suivi de l'action gouvernementale -Abdelaziz Kotti, secrétaire national, porte-parole du mouvement -Abderraouf Khammassi, secrétaire national chargé des Tunisiens à l'étranger -Ridha Belhaj, secrétaire national (sans responsabilité). -Khemais Ksila, secrétaire national chargé des affaires politiques -Ahmed Dhakraoui, secrétaire national chargé de la formation -Sofiène Toubel, secrétaire national chargé des structures -Kacem Makhlouf, secrétaire national chargé de la jeunesse -Naceur Chouikh, secrétaire national chargé de l'organisation et de la logistique -Mohamed Souf, secrétaire national chargé des affaires sociales -Faouzi Elloumi, secrétaire national chargé des relations avec l'Assemblée des représentants du peuple -Ons Hattab, secrétaire nationale chargée de la femme. D'autres membres du parti seront également chargés de mission par l'instance politique. Il s'agit de : Sameh Dammak, Slim Chaker, Said Aidi, Neji Jalloul, Tahar Battikh, Wafa Makhlouf, Hedi Gueddich, Zohra Driss, Souad Zaouali, Hassouna Nasfi, Faouzi Maaouia, Moncef Sellami, Ramzi H'mir, Haythem Lahmar, Ikram Mouelhi et Nabil Karoui.