«Par toi, je vis» ou «Bik Eniich», la nouvelle création de Naoufel Azara, interprétée par le comédien Hassen Gharbi, a été présentée jeudi dernier à El Teatro. Joué à guichets fermés jeudi dernier à El Teatro, le one man show «Bik Eniich» (Par toi, je vis) était à la hauteur des attentes des nombreux spectateurs présents, en témoigne la standing ovation à la fin de la représentation. Il s'agit de la toute dernière œuvre du comédien et metteur en scène Naoufel Azara,à travers laquelle on a pu apprécier la plume d'un créateur prometteur qui a le mérite de proposer des situations et des personnages originaux. Ce melting pot de personnages est campé par Hassen Gharbi, un jeune artiste sympathique et interprète talentueux au grand potentiel comique. Hassen Gharbi maîtrise déjà les ficelles du « one man show» tout en possédant un joli sens du rythme nécessaire pour déclencher le rire. L'histoire commence avec le retour d'un Tunisien vivant à l'étranger. Il a des projets plein la tête. Dès son arrivée à l'aéroport, il est reçu par « la commission internationale de la haute instance des réfugiés» pour lui faire le test d'intégration des idées et des pensées et vérifier quant à leur compatibilité avec « l'imaginaire national ». Test réussi mais assorti de «liberté surveillée». Durant sa période d'essai forcé, il se transforme en différents personnages parfois même en des appareils. C'est le début d'un face-à-face avec lui-même et une confrontation avec les autres, les idées, les préjugés, l'éducation, le conscient et l'inconscient de toute une société. Aussi convaincant qu'amusant, Hassen Gharbi donne vie à toute une palette de personnages haut en couleur, en changeant sa démarche, les intonations de sa voix à chaque fois. Pendant près de deux heures, il nous offre l'occasion de rire, de réfléchir et de sourire avec pour seule arme le texte qu'il spécifie si bien, son jeu et sa belle présence sur scène. Sur un rythme effréné, il évoque diverses problématiques touchant à la société tunisienne aujourd'hui où il est question de crise économique, de politique, de «réseaux sociaux» et de nouveaux moyens de communication, de vie du couple, etc. Basée sur un texte riche d'idées et soutenue par une projection significative, de musique et d'effets sonores, l'œuvre de Naoufel Azara livre un bilan subtil et pertinent des rapports sociaux et la société tunisienne, en général. Entre humour, satire, espièglerie, sarcasme et suggestions audacieuses ainsi que le jeu de scène dynamique et efficace, Hassen Gharbi a su embarquer le public dans une aventure hilarante!