Malek T., une élève âgée de 10 ans et inscrite à l'école primaire «Les Aghlabites». Elle vit au domicile de son grand-père, sous la tutelle de son oncle, et ce, à cause de la séparation de ses parents. Lundi 11 janvier, son institutrice a remarqué sur son visage beaucoup de fatigue. Et le soir, elle a été prise d'une forte fièvre et on a dû lui faire une piqûre d'Aspégic au sein d'une pharmacie. Mais, le matin, à l'aube du 12 janvier, son état a empiré et la famille l'a emmenée à l'hôpital Ibn El Jazzar. D'après son oncle Bilel, dans une déclaration à une radio régionale, la porte du service des urgences de pédiatrie était close et il a dû la défoncer après avoir frappé en vain pendant un quart d'heure. Et là, il a trouvé des infirmiers endormis et emmitouflés dans des couvertures sur des chaises longues. De plus, deux jeunes internes se sont enfuis, peut-être par peur devant ses cris de colère face à autant de négligence et d'indifférence... «C'est alors qu'elle a été enfin prise en charge après tant de précieuses minutes. Et au bout de 30 minutes, on est venu m'annoncer son décès et l'échec de la tentative de réanimation et qu'ils allaient la transférer à l'hôpital "Les Aghlabites" pour une autopsie. Personnellement, je reproche au cadre médical et paramédical leur travail en dilettante. De plus, on a placé un vélo près de la défunte allongée sur un chariot. Vous vous rendez compte de ce manque de respect envers même les morts ! C'est pourquoi, j'ai décidé de porter plainte avec des photos à l'appui afin d'éviter que ce genre d'incident n'arrive à d'autres personnes...». Une enquête est en cours Il va sans dire que la direction régionale de la santé et l'hôpital ont pris ce fâcheux incident à bras-le-corps et ont décidé de mener une enquête grâce aux caméras de surveillance et aux analyses de toxicologie qui seront prêtes dans une semaine. Cela permettra d'identifier les causes du décès et d'éclairer l'opinion publique et une famille en état de choc. Pour en savoir un peu plus sur ce décès et par souci d'objectivité, nous avons recueilli le témoignage du Dr Khaled Ben Hlel, chef de service de pédiatrie. Il s'inscrit en faux contre les accusations de la famille et nie toute négligence. «En fait, la fillette Malek était décédée au moins une heure avant son arrivée à l'hôpital. Malgré cela, nous avons essayé de la réanimer en pratiquant un massage cardiaque et en lui administrant de l'adrénaline. En vain; de toute façon les caméras montreront l'horaire exact de son admission au service des urgences de pédiatrie et le début de sa prise en charge. Quant aux infirmiers endormis, ils étaient en train de se reposer après plusieurs heures de travail. En fait, je vais porter plainte contre l'oncle de la défunte qui a saccagé les portes du service de pédiatrie...».