Une cérémonie de signature d'un accord entre le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, et le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, portant sur les réformes nécessaires à engager pour les entreprises publiques et le système de compensation, s'est tenue hier au Palais du gouvernement à La Kasbah en présence des deux délégations représentant le gouvernement et le bureau exécutif de l'Ugtt. Lors d'une conférence de presse, le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a estimé que la cérémonie de signature représente un événement historique pour le pays qui vient couronner un accord avec l'Union générale tunisienne du travail pour engager les véritables batailles les plus importantes pour notre pays, celles de la réforme économique et sociale. Il a souligné que les réformes ne peuvent se faire que d'après une approche participative et consensuelle dans un climat de confiance et de sincérité avec le partenaire social et dans l'expression d'une volonté commune de trouver des solutions à tous les problèmes et de surmonter tous les défis. Le Chef du gouvernement a esquissé les grandes lignes de cet accord qui convergent avec le programme de réforme présenté par le gouvernement et qui constitue une approche claire des réformes envisagées pour les entreprises publiques, un précieux acquis qui doit être préservé car elles ont participé à l'édification de l'économie nationale et représentent les bijoux de l'économie tunisienne. Il a également abordé la politique fiscale qui représente l'un des points les plus importants du programme de sauvetage économique du gouvernement dans le cadre du soutien à l'investissement et de l'encouragement à l'initiative individuelle, où la fiscalité demeure un pivot principal. Le Chef du gouvernement a aussi évoqué la question de la réforme du système de compensation et a souligné la nécessité d'orienter les subventions vers ceux qui y ont droit. Ce sera l'une des caractéristiques les plus marquantes de la nouvelle politique de compensation qui sera proposée en juillet prochain, a-t-il affirmé. D'autre part, Mechichi a souligné que ces axes qui ont été inclus dans l'accord représentent les principales batailles pour notre pays, surtout en cette situation économique et sociale difficile, qui nécessite un engagement ferme de tous pour les combattre. Le Chef du gouvernement a, par ailleurs, mis en relief l'importance de cet accord entre le gouvernement et l'Ugtt et s'est félicité du consensus autour des principales priorités de réformes, qui sera un argument de persuasion face aux partenaires étrangers et aux bailleurs internationaux dans la mobilisation de fonds pour notre pays. De son côté, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, a estimé que la signature de cet accord représente une véritable avancée dans la voie des réformes pour notre pays et dénote une prise de conscience élevée et un patriotisme historique à même de faire sauter tous les verrous et de faire face aux défis de l'étape actuelle avec un objectif fondamental, celui de permettre à nos entreprises et à notre économie nationale de surmonter les obstacles et de faire face à tous les défis. Le secrétaire général, à son tour, a exposé les axes les plus marquants de cet accord conformément à la vision de l'Ugtt pour le sauvetage des entreprises publiques, en soutenant le processus de réforme en leur sein et en préservant leur pérennité et leur efficacité pour redevenir la locomotive de l'économie nationale et un levier du développement. Cet accord prévoit la création de cinq comités de réflexion conjoints dans le but d'élaborer un cadre effectif pour les réformes requises et qui seront soumis au gouvernement et à l'Ugtt. Les comités créés comptent un pour la réforme du système fiscal et l'instauration de la justice fiscale comme la voie idoine pour la justice sociale, un autre comité mixte entreprendra les réformes nécessaires dans les entreprises publiques au cas par cas et entamera ses travaux par sept entreprises, à savoir Tunisair, la société El Fouledh, la Stam, l'Office des terres domaniales, la Pharmacie centrale, la Siphat et la Steg. Un autre comité mixte a été créé pour examiner les moyens de réformer le système de compensation en ce qui concerne le subventionnement des denrées de base et le carburant. Un comité pour l'évaluation du système de subventionnement direct et indirect aux secteurs. Et finalement un comité pour la maîtrise des prix et la restructuration des circuits de distribution, y compris le marché de gros.