Comme la plupart des secteurs vitaux, le transport n'a pas échappé à la détérioration de la qualité des services, au ralentissement de son développement, à la diminution de ses capacités et, en général, à un net recul. Une enveloppe de 17.200 milliards de millimes serait allouée au plan de développement du secteur selon le rapport établi par le ministère des Transports. Le diagnostic dressé au cours de la préparation du Plan quinquennal 2016-2020 du transport et de la logistique a été sans appel. Alors que le secteur enregistrait avant 2011 un taux de développement annuel de 4%, il n'en a enregistré, depuis, que près de 0.6 %. Pourtant, il se caractérise par sa capacité à créer des emplois et à contribuer au développement. En effet, la situation est devenue intenable avec l'accentuation et l'accumulation des problèmes hérités de l'après-2011. C'est dans cette optique que cinq mesures essentielles ont été envisagées pour tenter d'atténuer la crise dont souffre le secteur du transport. En premier lieu, il est question d'améliorer la qualité des services au niveau du transport en commun des voyageurs ainsi que les prestations dans le port de Radès et à l'aéroport Tunis-Carthage. Le dernier point concerne le rapprochement des services administratifs relatifs au transport des citoyens à travers tout le territoire. Un taux de développement entre 5% et 12% En vue de remédier aux problèmes les plus urgents, la Plan quinquennal 2016-2020 a passé en revue trois scénarios de développement du secteur dans tous ses modes (aérien, maritime, terrestre ainsi que la logistique). La premier scénario consacrerait une enveloppe globale de 9.820 milliards de nos millimes pour la période précitée. Il tiendrait compte des projets ayant accusé des retards dans la réalisation et les nouveaux projets concernant les entreprises privées et publiques impliquées dans le transport . La plus grande part des investissements reviendrait au secteur public (75%). Le reste serait du ressort du privé. La seconde hypothèse prévoit une évolution entre 7 à 8% (contre 12 % dans les pays similaires et 15 % dans les pays développés). Dans ce cas, les investissements qui seraient consacrés à ce plan s'élèveraient à 13.700 milliards de nos millimes dont 28% proviendraient du privé. Le scénario n° 3, qui devrait être retenu, consacrerait une enveloppe de près de 17.200 milliards avec une implication plus forte du secteur privé (31 %). Cette hypothèse, bien qu'elle soit assez ambitieuse, n'est pas du tout impossible. Elle a le mérite, selon ses concepteurs, de réaliser la majorité des objectifs fixés pour les différents modes de transport et les différentes régions du pays . Meilleures prestations ? Parmi les objectifs à réaliser, figure le renforcement du réseau ferré urbain et interurbain pour relier les régions intérieures. En outre, un intérêt plus soutenu sera accordé à la modernisation de l'infrastructure portuaire et aéroportuaire par le biais, notamment, des grands projets prometteurs (port en eaux profondes à Enfidha, création de nouvelles zones logistiques, lancement de la première étape du programme du métro léger de la ville de Sfax...). Dans cette optique, le transport ferroviaire s'accaparera la part du lion avec près de 42.4 % du total des investissements dans le secteur (7.300 milliards). Le transport maritime bénéficiera, de son côté, de 2.950 milliards, soit 17.2 %, suit le transport routier avec 2.500 milliards et 14.5 %, le transport aérien avec 2.150 milliards, soit 12.5 % de l'ensemble et, enfin, la logistique avec 2.300 milliards et 13.4 %. Relier toutes les régions entre elles à travers un réseau ferré modernisé constituera l'axe central de l'action envisagée au cours du prochain plan. Le transport routier devrait connaître une réhabilitation de l'infrastructure de maintenance (dépôts, ateliers, formation ...). Cela, sans parler de l'amélioration de la flotte en augmentant la capacité de réparation du matériel et de la consolidation de la flotte chez les privés (taxis, louages, transport rural et transport de marchandises). Aussi, la prochaine étape verra-t-elle le parachèvement des tronçons D et E de la ligne du RFR (18.5 km) dont le coût est estimé à 478 milliards. On projette, également, la réalisation de l'infrastructure de la ligne C de ce même réseau qui devrait relier Fouchana et Mhamdia (19 km et coût estimé à 500 milliards). Il y aura, aussi, l'extension de la ligne D jusqu'à Mnihla (coût 500 milliards) et la ligne E jusqu'à El May (150 milliards). Pour le métro, on a programmé, en priorité, l'aménagement du tronc central (150 milliards), l'extension des lignes 5 et 6. Des études seront réalisées pour entamer la réalisation d'une nouvelle ligne de métro Ennasr-Le Lac-Bhar Lazreg-Soukra. Ces travaux devraient coûter 50 milliards. Acquisitions prévues Acquisition de 3.000 bus à répartir entre les entreprises publiques (Transtu, Sntri, Srt). Le montant de ces nouvelles acquisitions est d'environ 900 milliards. Pour le Reseau ferré rapide (Rfr), on procèdera à l'achat de 28 motrices d'un coût global de 625 milliards. Elles serviront sur le tronçon de la ligne D dont on prévoit la mise en exploitation en 2018. 50 autres voitures seront livrées pour la même ligne (coût 1000 milliards). La ligne TGM, elle aussi, bénéficierait de l'acquisition de 18 nouvelles rames au prix de 150 milliards en plus de la remise à neuf des rames anciennes de type Siemens. La manne profiterait, également, au transport aérien avec l'acquisition de 5 avions A 320 et A 330 (2 en 2017et 2 autres en 2018). Le cinquième sera livré en 2019. Montant global : 587 milliards. La Société des services des transports aériens sera dotée de deux hélicoptères d'une valeur de 50 milliards. En outre un nouveau ferry pour le transport des voyageurs et des voitures viendrait renforcer la flotte (coût : 20 milliards), un autre combinant le transport voyageurs-conteneurs serait ajouté à la liste des acquisitions nouvelles (coût : 176 milliards). A.C.