Lancement du projet «9oum Ebni» initié par Mohamed Ali Ben Jemaâ, directeur de l'association «El Makhzen Culturel», avec le soutien du Centre culturel américain et le ministère de la Culture. Le premier festival de street art et de graffiti qui verse dans le socio-culturel rassemble artistes, professionnels et amateurs des quatre coins de la Tunisie pour célébrer l'art, la culture et bâtir des lieux où il fait bon vivre. Mercredi dernier, dans une ambiance chaleureuse et conviviale, l'équipe du projet «9oum Ebni: Heroes built» a organisé un point de presse au «Makhzen Culturel» de Bab Souika. Un espace culturel à l'architecture typiquement tunisienne, un petit joyau qui abrite expositions, projections et activités culturelles devenu en 2012 le siège d'une association portant le même nom et renfermera bientôt un théâtre de poche, nous informe Mohamed Ali Ben Jemaâ, le directeur de l'espace. L'occasion de cette rencontre est donc le lancement du projet socio-culturel «9oum Ebni»*. Le concept a déjà été adopté par d'autres pays et a fait ses preuves, notamment au Mexique. Un projet-concours culturel qui se donne pour ambition de «régénérer le tissu social», de contribuer à améliorer le pays à travers des initiatives de volontariat et de bénévolat. En faisant des fresques murales qu'on peint dans les quartiers des villes, un motif de fierté pour les habitants. En les invitant à prendre part à cette action qui enchaînera tant d'autres. «Le graffiti a émergé comme un moyen d'expression qui sert à faire passer un message en faisant parler les murs, il est devenu un art qui s'est démocratisé auprès du grand public. Nous, on veut continuer dans cette démarche, en montrant un art plus actuel et en en faisant le point de départ pour d'autres initiatives et d'autres projets utiles pour le pays et pour la société. C'est un moyen d'attirer l'attention d'un plus grand nombre de gens des 24 gouvernorats du pays pour prendre part à des actions citoyennes, à l'instar du professeur qui a construit un mini théâtre dans son école à Boussalem», souligne Mohamed Ali Ben Jemaa . «On veut aussi donner à ce projet une dimension plus grand public, plus familiale et ce qui est impressionnant, c'est la réaction des gens qui ont exprimé leur grand désir de participer à ce projet», poursuit-il. Le marathon est déjà lancé sur la page Facebook du Projet. Le programme de la manifestation inclut des rencontres,des ateliers et des concerts et s'achèvera par un méga concert dans la capitale, organisé par Mohamed El Hédi El Aguerbi. Après la clôture des votes, le Projet gagnant recevra une récompense qui vise à encourager son initiateur et à l'aider dans la réalisation. «9oum Ebni» est un appel urgent à se serrer les coudes et à bouger pour bâtir un présent vivable et un meilleur avenir pour les générations à venir. Le projet commence par une phase de mobilisation à travers le graffiti sur le thème « Heroes Build» (les héros bâtissent): Qui est ton Héros ? Qui représente le mieux le modèle à suivre pour améliorer le pays? Nous avons fait le tour des 24 gouvernorats afin de choisir les participants qui étaient très motivés. Nous avons tagué deux villes La Marsa et Bizerte en attendant le reste» informe Tahar Ktata, chorégraphe, assistant et directeur adjoint du projet. Les organisateurs nous apprennent également que les projets peuvent être culturels tels que la mise en place de cours de langues, de chant, de musique, de théâtre, ou toutes autres activités culturelle, sociale, éducative, sportive à travers le partage, la réparation ou l'entretien de lieux publics ou privés, la création/construction de lieux ou structures dédiés aux jeunes, (scènes, espaces de jeux et d'échange...), ou encore de simples gestes de nettoyage, d'aide aux personnes dans le besoin, (fourniture, nourriture, vêtements, couvertures...) ou l'organisation de rassemblements pour offrir à manger et à boire pour les personnes dans la rue, ou toute autre action ou mouvement de solidarité. Le graffiti représente, donc, l'image de marque de ce projet qui sert de bouclier contre les multiples formes d'obscurantisme et d'égocentrisme. Il donne l'occasion aux Tunisiens de communiquer entre eux, de s'entraider, de s'améliorer et d'évoluer. En prenant soin du pays, en nettoyant ce qui est sale, en colorant le terne et l'obscur et en construisant des lieux de culture, des lieux de vie et d'épanouissement . En voici une belle initiative et une grande première en Tunisie ! *Lien de l'événement «9oum Ebni: Heroes built»: www.9oumebni.com (Heroes Build: youtube et facebook)