Plusieurs filières agricoles ont enregistré une surproduction qui a été mal gérée. Ce qui a eu un impact négatif sur le revenu des agriculteurs. Mais quelles approches adopter ? Les problèmes auxquels sont confrontées les filières agricoles ont été au centre de la rencontre qui a réuni, mardi dernier, M. Mohsen Hassen, ministre du Commerce, et M. Abdelmajid Ezzar, président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap). C'était une occasion pour évoquer les difficultés et les défis à relever par ces filières tout en assurant une gestion rationnelle de l'abondance enregistrée au niveau de certains produits. En effet, le phénomène de la surproduction dans certaines filières a eu des répercussions négatives sur les agriculteurs. Pour l'Utap, les pouvoirs publics concernés n'ont pas été en mesure d'intervenir afin de trouver des mécanismes efficients pour la régulation du marché et éviter un effondrement des prix. Cette situation a amené certains agriculteurs à se débarrasser de leur production, comme dans les filières du lait, des viandes rouges, des volailles, des pommes de terre et des tomates. Libéraliser l'exportation Il est nécessaire, estime M. Ezzar, d'accélérer la mise en œuvre des mesures prises par le gouvernement, notamment en ce qui concerne la libéralisation de l'exportation et la constitution d'une commission nationale chargée de l'importation des produits agricoles. S'agissant de la filière du lait, il a été convenu de tenir, dans les meilleurs délais, une séance de travail conjointe regroupant les différents intervenants, et ce, pour examiner les difficultés de ce secteur et l'approche à adopter en vue de maîtriser la crise. Des solutions radicales devraient être trouvées pour garantir les intérêts des producteurs et diminuer leurs pertes. La réunion en question a permis d'évoquer aussi la question des circuits de distribution, les marchés, les prix pratiqués, ainsi que le rendement du contrôle économique, qui joue un rôle important dans la maîtrise des prix et la consécration de la concurrence loyale. Le temps est venu, de même, pour procéder à la restructuration des groupements interprofessionnels afin qu'ils jouent efficacement leur rôle en matière de régulation du marché et de protection des droits des producteurs dans le domaine agricole, tout en développant les différentes filières. Le ministre du Commerce a mis en exergue l'importance de la mission de l'Utap qui constitue, selon ses dires, un partenaire dans la prise de décision. Le ministère est, en tout cas, disposé à faire participer cette structure professionnelle dans les dossiers qui concernent la promotion des différentes filières agricoles et le traitement des difficultés rencontrées par les agriculteurs, notamment au niveau des prix, de la régulation du marché et de l'assistance à relancer les exportations. Le ministre a été invité, en outre, aux travaux du bureau exécutif élargi de l'Utap, et ce, pour écouter les doléances des agriculteurs et des pêcheurs qui ont des propositions à faire, chacun dans son domaine.