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Dr Halim Jebali (Directeur général de l'ANAD) : «La prévention, meilleur accompagnement» Dossier — Jeux Olympiques et optimisation de la performance sportive
Depuis le mois de novembre dernier, l'Agence nationale antidopage assure le suivi des athlètes tunisiens qui iront à Rio de Janeiro. «Il y a eu évidemment des cas d'athlètes qui se sont avérés dopés et dont les médailles leur ont été retirées. Chez nous, il y a eu des cas de sportifs qui ont été contrôlés positifs au test de dopage, mais pas lors d'échéances internationales, en l'occurrence les Jeux olympiques. Le premier cas de dopage en Tunisie qui a enclenché la prise de conscience de la réalité du dopage dans le pays, fut le cas de la nageuse Sinda Gharbi dans les années 92-93. Elle a été révélée positive aux produits dopants lors du championnat d'Afrique. Une sportive de cette envergure et qui se dope, cela a eu un effet de choc à l'échelle nationale. A partir de ce moment-là, la lutte contre le dopage a commencé à prendre forme. Cela a commencé au Centre national de la médecine du sport. Il y a eu d'autres cas de sportifs révélés positifs. Les cas les plus connus sont celui de la fameuse affaire de la barre de chocolat de Skander Souayah et plus récemment celui de Oussama Mellouli aux USA. Ce fut un dopage par mégarde, mais quand on est sportif professionnel, on doit faire attention à ce qu'on mange. On n'accepte pas une orange, même de la main d'un proche. Et quand on égare sa bouteille d'eau, il vaut mieux la jeter et en prendre une nouvelle. Notre agence a été créée en 2008. En matière de dopage, la Tunisie est classée dans la moyenne mondiale. Nous n'avons plus de cas de dopage que les autres pays. Notre agence effectue régulièrement des contrôles de dopage dans les différentes disciplines. Dans le monde, le cas de dopage le plus connu est celui de Ben Johnson aux Jeux olympiques de Séoul en 1988. L'AMA, Agence Mondiale Antidopage, a été créée en 1999 et c'est elle qui a la charge de faire les contrôles de dopage lors des compétitions internationales. Ces contrôles sont de plus en plus pointus et sont fréquents dans les compétitions de grande envergure, notamment les prochains Jeux olympiques de Rio. Notre mission en tant qu'Agence nationale antidopage est d'accompagner dès maintenant nos sportifs qualifiés et qualifiables aux prochains JO. Notre rôle est de les encadrer suivant un programme national de prévention, destiné aux sportifs qui iront à Rio de Janeïro. L'idée est de les sensibiliser pour qu'ils sachent quoi boire et quoi manger, voire quelle attitude adopter au quotidien pour éviter de prendre par écart de conduite une substance dopante. Dans le cadre de ce programme, nous avons entamé dès le mois de novembre dernier une série d'entretiens avec les athlètes qualifiés à la joute olympique. A titre d'exemple, je suis allé voir Habiba Ghribi. Je lui ai offert, à la fin de l'entretien, un fruit que j'ai cueilli moi-même dans mon jardin. Elle m'a dit que par politesse, elle l'a accepté, mais qu'elle ne pouvait le manger. Evidemment, j'ai fait cela exprès pour tester son attitude. Notre programme de suivi antidopage concerne 55 sportifs d'élite de 13 disciplines différentes. Suite aux premiers contacts, nous sommes en train d'organiser une série d'entretiens à visée éducative et informative, selon la disponibilité et le planning des athlètes, vu qu'ils sont la plupart du temps à l'étranger, en stage ou en compétition. Parallèlement, une réunion d'information avec les staffs médicaux et paramédicaux des fédérations sportives concernées a été tenue à l'Anad pour exposer les nouveautés et être plus à l'écoute des besoins de ces partenaires incontournables pour une performance propre à nos champions ».