Les dettes cumulées ont atteint la barre des 30 millions de dinars. Alarmant! En présence d'un public nombreux, d'une pléthore d'anciens joueurs tels que Mohsen Habacha, Ismail Layaouni, Mounir Boukadida, Abdesselem Adhouma (nommé récemment président de l'association nouvellement créée des anciens joueurs), mais aussi d'une assistance plutôt timide des anciens présidents du club à l'exception de Othmane Jenayeh et du toujours fidèle Me Abdejelil Bouraoui ; l'AGEvaluative de la saison 2014-2015 de l'Etoile s'est tenue dans une ambiance relativement sereine en rapport avec les résultats probants des différentes sections. Mais le fait culminant mais aussi fortement accablant qui a pesé lourdement sur les péripéties de cette AGEvaluative, c'est sans aucun doute la dette faramineuse (30 milliards environ) sous laquelle croule le club sahélien depuis des années, et qui a atteint au courant de l'exercice passé une dimension inquiétante de l'aveu même du commissaire aux comptes A.Hafsi. «Il faut avouer que la situation s'est aggravée et accuse une propension déstabilisante». Voici quelques chiffres manifestement révélateurs du constat financier actuel accablant de l'ESS (après l'achèvement de l'exercice 2014/2015) : Total des revenus (du 1er/7/2014 au 30/6/2015) : 10.100.498 DT Total des charges : 16.036.554 DT, ce qui renvoie à un déficit avoisinant les 6 milliards rien que pour l'exercice 2014-2015, et qui, associé au cumul des dettes, a donné lieu à un déficit global faramineux de l'ordre, tenez-vous bien, de pratiquement 30 milliards de nos millimes! C'est pratiquement la fuite en avant permanente ! Bien évidemment, la section football a eu la part de lion des dépenses en absorbant pratiquement la moitié du budget : 7 milliards. Mais le point positif dans cette grisaille, c'est certainement la hausse qu'a connue le volet cession et prêt des joueurs qui a connu un saut de 2,6 milliards en passant de 1,188 milliard en 2014 à 3,8 milliards en 2015. «La Charfeddine-dépendance» ! Le fait culminant de cette AGE de l'ESS reste incontestablement cette salutaire, certes mais non moins «fragile», dépendance de la vie sinon la «survie» d'un club de l'envergure de l'Etoile de l'apport financier presque exclusif de Ridha Charfeddine, qui a dû débourser la somme colossale d'environ 18 milliards —répertoriée certes en guise de dette envers le club dans le rapport financier— pour subvenir aux besoins du club sahélien : 11,6 milliards apport direct et 6,7 milliards en crédit bancaire, garanti par les fonds personnels de Ridha Charfeddine. Ce dernier, au visage ferme et visiblement marqué par la lourdeur de ce constat et de sa responsabilité rendue «vitale» pour l'Etoile, a déclaré : «Je tiens à rassurer tout le monde que ma détermination est toujours intacte pour servir notre club, mais ce qui est désolant c'est cette dépendance persistante de la vie de l'Etoile d'une seule personne, un fait qui donne matière à réflexion». Il est clair que l'apport financier du président de l'Etoile, Dr Ridha Charfeddine, est incontestablement «historique» dans le parcours du club sahélien —jamais un président de l'Etoile n'a déboursé autant d'argent— mais il est aussi palpable que la sonnette d'alarme est bel bien tirée dans la vie de l'ESS. Il va falloir être plus créatif dans les manœuvres du merchandising du club et trouver d'autres sources de financement plus solides et plus régulières ; sans oublier la nécessité de laisser de côté cette désastreuse «guerre des égos» entre les figures de proue du club.