Le transport du gaz algérien vers l'Italie fait l'objet d'une convention qui prendra fin en 2019 et devra être révisée. «Nous œuvrons à ce que les entreprises du secteur de l'énergie et des mines soient un vecteur de développement économique et d'emploi en Tunisie. Pour cette raison, notre principal objectif actuellement est de renforcer leur gouvernance et d'améliorer leur concours à l'économie nationale», c'est ce qu'a affirmé Mongi Marzouk, nouveau ministre de l'Energie et des Mines, en marge de la cérémonie organisée le 9 février par la Société de service du gazoduc tunisien (Sergaz) à l'honneur de ses anciens employés. M. Marzouk en a profité pour souligner que l'un des principaux objectifs de son ministère est de réexploiter les capacités et les ressources minières disponibles en Tunisie, en adéquation avec les standards internationaux. Il s'agit aussi de garantir la sécurité énergétique et la maîtrise de l'énergie en Tunisie par l'exploitation des énergies renouvelables et œuvrer à les mettre à la disposition des Tunisiens à des prix abordables. Investissement important Sergaz constitue, ainsi, l'une des composantes de l'investissement étranger dans le secteur de l'énergie. Cette société tuniso-italienne est détenue à hauteur de 33% par l'Etat tunisien, représentée par l'Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (Etap), et de 67% par le groupe italien ENI. Sa principale activité consiste dans le transport du gaz de l'Algérie vers l'Italie en passant par la Tunisie. Selon son directeur général, Mohamed Agrebi, la société gère un gazdouc de 400 kilomètres de long, qui s'étend de Fériana, au niveau de la frontière tuniso-algérienne, jusqu'à Haouria. «Le gazoduc a une capacité de 30 milliards de cm3 de gaz. L'investissement a été réalisé par les Italiens. Actuellement, nous disposons d'une infrastructure très sophistiquée. Nous avons cinq stations de compression qui comportent des machines de haute technologie, permettant de transporter le gaz dans les meilleures conditions, avec des compétences tunisiennes», indique M. Agrebi. ENI reste le principal acheteur du gaz, avec une partie dont bénéficie la Steg pour la consommation locale. Négociations M. Agrebi ajoute que cette activité est soumise à une redevance fiscale, selon une convention établie depuis 1979. Cette convention prendra fin en 2019 et devra être révisée. D'ailleurs, M. Ricardo Rabino, directeur général adjoint du goupe ENI, précise que Sergaz a montré un niveau de professionnalisme international, insistant sur la continuité de la coopération entre la société et le groupe ENI. A ce niveau, Houssine Abbassi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), a appelé à ce que l'Union soit partie prenante dans les négociations pour la révision de la convention afin de préserver les droits de toutes les parties et aussi garantir la continuité de l'investissement. «Nous saluons la consécration d'un ministère pour l'énergie et les mines. Nous espérons que ce nouveau ministère renforcera la transparence dans le secteur», a-t-il lancé. Indiquons que la cérémonie de Sergaz a constituté aussi une opportunité pour la signature d'un accord avec la Fédération générale de la pétrochimie de l'Ugtt, stipulant la révision des aspects réglementaires et financiers de la convention de la société. Cet accord concerne la révision de la grille des salaires et l'instauration de nouvelles primes. Selon Faouzi Chibani, secrétaire général adjoint de la Fédération générale de la pétrochimie, il a été conclu de fixer un rendez-vous annuel pour les négociations salariales, prenant en considération le taux d'inflation et aussi la situation financière de la société.