La Palme d'or de 2021 au festival de Cannes, décernée à Julia Ducournau pour «Titane», suscite toujours autant les réactions. Le film divise et les échos pèsent de plus en plus sur cette prochaine sortie phare. Arrêt sur une controverse, prochainement sur grand écran... Le festival s'est ouvert sur de belles découvertes, comme celles d'«Annette» de Leos Carax le 6 juillet 2021, suivi de «Benedetta» de Paul Verhoeven. Du 6 au 17 juillet 2021, le festival s'est déroulé au rythme de films divers issus du monde entier, jusqu'à la projection de «Titane» de Julia Ducournau qui a provoqué l'ire des festivaliers et l'étonnement des critiques. Le film a raflé le prix suprême lors de la cérémonie de clôture, faisant de Julia Ducournau la 2e réalisatrice dans l'histoire du festival de Cannes à avoir décroché la Palme d'Or. Une palme d'or décernée à un film du genre... annoncé comme «gore» voire «d'horreur». Annoncé comme transgressif à souhait, le synopsis, — sans s'y arrêter longuement — est focalisé sur la cavale d'une serial killeuse qui, pour fuir la police, entend se faire passer pour le fils, disparu dix ans plus tôt, d'un officier des sapeurs-pompiers dévasté par le chagrin. Ce duel, porté par Vincent Lindon et Agathe Rousselle père/fille-fils, a déjà divisé l'opinion, restée perplexe face à l'ambigüité de la relation et au chagrin d'un père, désireux de retrouver coûte que coûte son fils, quitte à transposer cet attachement sur cette serial killeuse. Le film, bien avant d'être récompensé par la palme d'or, était déjà sorti en salles depuis trois jours et offrait au large public la possibilité de se faire d'emblée une idée sur cette récompense inattendue. Pour se vendre, et à travers pitchs et des passages médias, le film a été annoncé comme étant une création qui provoquerait hospitalisations, malaises, vomissements et évanouissements de masses à Cannes et ailleurs, ce qui est exagéré pour le public qui l'a vu. Des étudiants en cinéma se sont empressés de faire la comparaison avec «Grave», le premier long métrage de la réalisatrice, qui était visuellement bien plus gore, et avait une portée humaine et sociale beaucoup plus pertinente : la réalisatrice avait en effet décortiqué la psychologie des adolescents, leurs déboires en pleine crise, l'éveil des sens, des pulsions et de la sexualité. Dans «Titane», des scènes de masochisme certes violentes ont bâti la réputation sulfureuse du film, mais sans grande surprise : l'avertissement destiné aux spectateurs de plus de 16 ans est correcte. L'avoir signalé à 18 ans ou à 12 ans aurait été exagéré ou permissif. Loin d'être un étalage de violence crue, «Titane» traite de deux thèmes futuristes et dans l'air du temps, à savoir «Le transhumanisme» et le fait que l'héroïne soit dotée d'un appareil mécanique introduit dans son cerveau suite à un accident de voiture qui aurait alterné son humeur et sa personnalité. Le 2e thème est «Le transgenrisme» et le fait qu'elle doit paraître comme un garçon pour pouvoir fuir et semer la surveillance policière. En attendant de se faire une idée soi-même en allant le découvrir chez soi ou dans une salle de cinéma, «Titane», en bien ou en mal, ne laissera pas indifférent...