Par Samira DAMI Le nouveau centre commercial édifié sur Les Berges du Lac 2, Tunisia Mall, a inauguré, il y a deux semaines, un espace d'exposition de peintures et de dédicaces de livres. Cet espace abrite également une librairie où sont proposés des livres d'auteurs tunisiens et français entre romans, livres d'art, encyclopédies, livres scolaires et universitaires ainsi que des produits high-tech et multimédias. L'initiative est de Mohamed Salah Maalej, directeur de la maison d'édition «Kounouz», qui compte créer un lieu convivial où les visiteurs peuvent joindre l'utile à l'agréable. Son souhait «c'est de voir l'ensemble des centres commerciaux dans l'ensemble des régions emprunter la même voie afin de rapprocher le livre du lecteur où qu'il soit». Certes, ce n'est pas le Pérou mais espérons vraiment que cette initiative générera d'autres plus importantes. Cela d'autant que le gérant de la société, Maher Chaâbane, a annoncé lors d'une conférence de presse, donnée le 22 décembre 2015, que le projet d'extension de ce Mall, qui sera fin prêt en septembre 2016, s'ouvrira aux activités culturelles, sportives et de divertissement. Ainsi cet espace de culture et de loisir occupera le 3e niveau et comprendra 4 salles de cinéma dynamiques, un café culturel, une salle de spectacles d'une capacité d'accueil de 1.000 places, outre une salle de sport multidisciplinaire et une aire de jeux pour enfants. Pareils actions et investissements dans les espaces culturels sont à encourager afin de pallier ce manque notamment par les incitations fiscales existantes mais aussi par d'autres mécanismes et mesures. Cela outre que la loi devrait imposer aux centres commerciaux, dont la superficie dépasserait un certain nombre de m2, l'édification d'espaces culturels, entre cinéma, théâtre et galeries d'art. Mais créer des espaces culturels ou à proximité des grands centres commerciaux ne suffit pas car faudrait-il encore que ces espaces soient fonctionnels et répondent à certaines normes de qualité culturelle et artistique. Car on se rappelle que l'ancien «Palmarium» en plein centre-ville, et qui abritait la plus grande salle de cinéma du pays, ainsi que la galerie Yahia des arts, n'a été transformé en un grand centre commercial qu'à la condition de maintenir ces deux espaces culturels, or, au final, seule la galerie d'art a été maintenue, quant à la salle de cinéma, elle a été certes prévue mais dans un tout petit espace, hélas demeuré nu, sans l'écran magique, ni la cabine de projection, ni la sonorisation, ni les sièges qui constituent, normalement, un cinéma digne de ce nom. A quand, donc, l'ouverture de la salle «Le Palmarium» qui n'a, jusqu'ici, pas encore vu le jour ? Toutefois, rien n'est perdu, mieux vaut tard que jamais. N'est-ce pas ? D'autres salles, et nous insistons, ont été reconverties en commerces, malgré l'interdiction de la loi, tels «Le studio 38» dont seul le nom est resté, «Le capitole», «Les Champs Elysées», «Biaritz» et autres. Faisons en sorte, maintenant, grâce à de pareilles initiatives et d'autres en banlieues et dans nos régions, que nos villes et nos banlieues, enlaidies par le béton, par le manque d'espaces verts et par l'envahissement agressif des commerces et des fast-foods, respirent enfin «un air culturel». Cela en renouant avec les temples de la culture et des arts.