Outre l'imminente réouverture du centre d'écoute, de prévention et de prise en charge des toxicomanes « El Amel » (espoir), situé dans le complexe sanitaire de Jebel El Oust et fermé depuis juillet 2011, on envisage de lancer trois autres centres du genre La prise en charge des consommateurs de drogue est plus que jamais débattue en tant que sujet de l'heure après avoir dépassé l'amalgame de la légitimité et du tabou, notamment avec une adoption imminente du projet d'amendement de la loi 52 du 18 mai 1992, relative à la consommation des stupéfiants. Du côté gouvernemental, les ministres de la Justice, Omar Mansour, et de la Santé publique, Said Aïdi, ont effectué, hier, une visite au centre d'écoute, de prévention et de prise en charge des toxicomanes « El Amel » (espoir), situé dans le complexe sanitaire de Jébel El Oust. Outre l'observation de l'état du centre, de ses équipements et l'écoute de son personnel et leurs doléances, les deux ministres ont affirmé que le centre sera rouvert dans un futur proche, sans préciser la date exacte. Le ministre de la Justice, Omar Mansour, a commenté lors de sa visite : « Aujourd'hui, on doit démarrer une nouvelle étape de soutien aux toxicomanes avec une prévention et un traitement thérapeutique qui permettent de reconstituer un maillon faible dans leur prise en charge ». Et d'expliquer : « C'est que le consommateur de drogue est actuellement entre deux cercles ; celui de la rue et celui de la prison ! Il faut donc donner espoir notamment à nos jeunes pour qu'ils puissent réintégrer la société et c'est avant tout le côté humanitaire qui impose cette réintégration. D'ailleurs, nous pensons aussi que l'incarcération n'est pas synonyme de négation d'humanité aux prisonniers. La nouvelle stratégie de notre ministère pose sur la réactivation de cette intégration sociale et professionnelle. Le principe est qu'on sensibilise nos jeunes à adhérer à la prévention. Dans ce sens, nous comptons l'activation de trois autres nouveaux centres de prévention et de traitement de la toxicomanie qui seront dispatchés sur le Nord, le Centre et le Sud du pays ». Pour sa part, Said Aïdi, ministre de la Santé publique, a affirmé qu'un plan de traitement de la toxicomanie est en train d'être finalisé pour implanter dans un futur proche un centre de prévention et de cure dans chaque région. « Il y a des centres qui sont capables d'intégrer cette stratégie de traitement et il est possible d'en bâtir d'autres. C'est tout un travail de synchronisation entre les différents intervenants qui est en train d'être effectué avec une commission nationale pour définir les besoins en traitement et en thérapie, ce qui est approfondi au niveau des commissions régionales dans le but d'élaborer une stratégie de suivi », a-t-il conclu. Difficultés financières ! Lors de cette visite, certains membres du personnel du complexe de Jebel El Oust ont exprimé leur mécontentement de la mauvaise gestion des ressources du centre qui a abouti à sa fermeture. Moncef Bechikh, secrétaire général adjoint du syndicat du complexe sanitaire, a affirmé que ce sont les problèmes de financement du centre El Amel qui ont conduit à une perturbation au niveau des finances du complexe dans sa globalité, ce qui, selon lui, a menacé la pérennité des postes d'emploi, alors que le personnel compte environ trois cents personnes. Le directeur général du complexe sanitaire, Salem Enbili, a indiqué que des problèmes juridiques, procéduriers et financiers ont été derrière la fermeture du centre de réhabilitation des toxicomanes. Avec le changement du système de couverture sociale et de la prise en charge, a-t-il noté, les choses commencent à se clarifier davantage. Le centre El Amel a permis, depuis sa création en 1998, de prendre en charge plus de 1.500 patients, en leur fournissant des cures de sevrages tout en leur assurant réinsertion sociale et professionnelle, avec une capacité de prise en charge de 52 patients. Par ailleurs, le ministre de la Santé publique a affirmé que le centre d'aide et d'écoute des toxicomanes de Sfax, qui est en difficulté financière, est sous la gestion de la société civile et que pour le soutenir une certaine transparence au niveau de la gestion est exigée pour s'assurer de la bonne gouvernance de ce centre...