Le trafic et l'usage illicites de drogue se sont considérablement aggravés après la révolution. A l'origine de ce phénomène, la baisse de vigilance au niveau de la frontière tunisienne, notamment lors des évènements du 14 janvier 2011. Des campagnes menées, ces derniers jours, par les unités de sûreté, à Tunis, Nabeul, Sousse, Sfax et Tozeur, ont permis de démanteler plusieurs réseaux de trafiquants de drogue et la saisie de plus de 650 kg de résine de cannabis. Pourtant, la législation se veut dissuasive, non seulement pour les trafiquants, mais aussi pour les consommateurs qui risquent d'écoper d'une année de prison et d'une amende de mille dinars pour usage, même occasionnel, de drogue. L'«Espoir» (El-Amal), principal centre de désintoxication situé à Jebel Oust, est fermé depuis juillet 2011, «pour travaux d'aménagement», selon le ministère de la Santé. Une mesure qui sanctionne les toxicomanes désirant se faire sevrer, affirme Dr Jouda Ben Abid, chef du service psychiatrique du centre. Les arguments avancés par le ministère de la Santé pour expliquer la fermeture du centre ne sont pas convaincants, estime-t-elle ajoutant qu'il est possible d'effectuer ces travaux tout en assurant les services nécessaires aux toxicomanes. Ce centre pilote a permis, depuis sa création en 1998, d'accueillir et de prendre en charge plus de 1.500 patients dont 50% étaient des détenus, précise-t-elle. Dr Ben Abid attribue la fermeture du centre «Espoir» à des problèmes d'ordre financier, contrairement au ministère de la Santé qui impute cette fermeture, notamment, à la révision du statut du centre et de la loi régissant la prise en charge des toxicomanes. En attendant, des cures de sevrage sont dispensées au centre de désintoxication à l'hôpital Charles-Nicolle ou au Centre d'aide et d'écoute relevant de l'association Atupret (Association tunisienne de prévention de la toxicomanie), à Sfax.