«Il suffit que des rumeurs courent sur un papillon qui battrait des ailes en Arabie Saoudite... Et les cours repartiront à la hausse». Wall Street hésitait jeudi, à la mi-séance, partagée entre de bons chiffres sur l'économie américaine et un déclin des cours du pétrole : le Dow Jones prenait 0,28% mais le Nasdaq cédait 0,08%. Vers 17h00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average gagnait 46,03 points à 16.531,02 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, perdait 3,70 points à 4.538,91 points. Particulièrement surveillé par les investisseurs, le S&P 500, un indice élargi, s'adjugeait 3,62 points, soit 0,19%, à 1.933,42 points. «On fait face à une lutte d'influence entre les effets négatifs d'une baisse des cours de l'énergie et les effets positifs d'indicateurs qui témoignent d'une lueur d'espoir pour l'économie», a résumé Art Hogan, de Wunderlich Securities. «Ce que les marchés essaient de faire, c'est la part des choses». D'un côté, les chiffres américains du jour se sont révélés positifs, en premier lieu un rebond plus important que prévu des commandes de biens durables en janvier, auquel s'ajoute l'annonce d'inscriptions hebdomadaires au chômage un peu plus élevées que prévu mais toujours nettement sous la barre des 300.000. Néanmoins, les cours du pétrole «restent l'un des moteurs majeurs de la Bourse», comme l'a rappelé M. Hogan, et pèsent sur elle par une baisse de près d'un dollar, faute d'espoir de voir prochainement une réduction de l'offre surabondante qui plombe les cours, que ce soit aux Etats-Unis, en Russie ou dans l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), dominée par l'Arabie Saoudite. «Mais attendez un peu», a ironisé Patrick O'Hare, de Briefing, mettant l'accent sur l'instabilité des marchés. «Il suffit que des rumeurs courent sur un papillon qui battrait des ailes en Arabie Saoudite... Et les cours repartiront à la hausse». Notable depuis la fin de l'année dernière, le lien entre Wall Street, ainsi que les autres grandes Bourses, et les cours du pétrole est particulièrement étroit depuis le début de la semaine. Best Buy rebondit Comme depuis le début de la semaine, le secteur de la distribution était sur le devant de la scène avec plusieurs résultats trimestriels, comme ceux des grands magasins Kohl's, qui prenaient 1,80% à 46,28 dollars après l'annonce d'une petite progression de leurs ventes à périmètre comparable, même si leur bénéfice net a baissé. Le titre Kohl's avait ouvert dans le rouge comme celui de Best Buy, chaîne spécialiste de l'électronique, qui se redressait lui aussi, de 1,18% à 31,84 dollars, malgré une baisse de ses ventes et de ses bénéfices, après avoir nettement relevé le dividende versé à ses actionnaires. Dans les vêtements, L Brands, notamment propriétaire de la marque de lingerie Victoria's Secret, reculait de 0,65% à 82,65 dollars, comme des prévisions jugées trop timides pour 2016 éclipsaient une hausse de ses ventes et bénéfices trimestriels. Dans l'ameublement, Restoration Hardware, qui a fait état de résultats jugés très décevants, s'écroulait de 26,48% à 38,17 dollars. En dehors des résultats du jour, le constructeur automobile Fiat Chrysler (FCA) prenait 2,42% à 6,36 dollars sur fond de spéculations en Italie sur un éventuel rapprochement avec le français PSA. Le marché obligataire avançait, le rendement des bons du Trésor à dix ans reculant à 1,710% contre 1,746% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,574%, contre 2,609% précédemment.