L'inconstance dans le rendement est devenue l'apanage de la sélection nationale qui n'arrive toujours pas à maintenir le cap et à enchaîner avec les succès. Mauritanie-Tunisie en fut la preuve. La Tunisie de Nouakchott ne ressemble nullement à la Tunisie de Radès! Pourtant, trois jours seulement ont séparé les deux rencontres ayant opposé la Tunisie à la Mauritanie dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde (Qatar 2022). Autant dans le premier match joué à Radès jeudi dernier, notre équipe nationale était nettement supérieure, autant elle a été méconnaissable avant-hier à Nouakchott. L'éclatante victoire de Tunis, ponctuée de trois buts et d'un énorme gâchis d'occasions propices, a cédé la place à un score de parité vierge dénotant une étonnante stérilité sur le plan offensif. Mais où sont passés l'enthousiasme et le savoir-faire de Radès pour qu'à Nouakchott, l'errance, la maladresse et le relâchement deviennent, subitement, les qualificatifs de notre équipe nationale? Pourquoi devrons-nous continuer à endurer cette intrigante irrégularité dans le rendement de l'équipe nationale? Durant toute la première mi-temps du match retour, la Tunisie était l'ombre d'elle-même. Elle a même failli encaisser au moins deux buts, tellement la Mauritanie était beaucoup plus entreprenante et plus motivée qu'elle. On croyait que les Mauritaniens, qui étaient éliminés, allaient faire de la figuration et que les nôtres, qui avaient le vent en poupe, allaient continuer sur leur lancée. Mais c'est le contraire qui eut lieu puisque les Mauritaniens ont pressé la Tunisie comme un citron durant la première mi-temps comme s'ils étaient les leaders de la poule «B» et que la Tunisie était la lanterne rouge. Cela résume en quelque sorte la physionomie de la catastrophique première mi-temps au cours de laquelle on a vu une Mauritanie à la quête d'une victoire pour sauver son honneur déjà bafoué par trois défaites. Et ce n'est qu'au retour des vestiaires que toute la flamme des Mauritaniens allait s'éteindre petit à petit en raison d'une flagrante défaillance physique. La finition reste le talon d'Achille En effet, notre onze national n'est parvenu à recouvrer quelques-uns de ses repères qu'après avoir constaté l'effritement du mordant mauritanien. Ce qui est très significatif car il s'avère que lorsque l'adversité et l'opposition sont là, notre sélection marque le pas. Du coup, des «waterloo» du genre Belgique-Tunisie (5-2) restent à redouter devant les équipes huppées en cas de qualification à la Coupe du monde avec un niveau aussi peu convaincant. On croyait pourtant qu'après les trois dernières victoires en poule «B», la Tunisie était déjà sur orbite et bien partie pour maîtriser son style basé sur un jeu collectif bien assimilé et très efficace. Seulement face à la Mauritanie, Kebaïer a, de nouveau, choisi de changer cinq joueurs par rapport au dernier match pour ébranler tout ce qu'il a bien construit jusque-là. C'était comme si on regardait un match de préparation sans la moindre importance. Mais là où le bât blesse (encore et toujours), c'est la stérilité offensive qui refait surface malgré la création de plusieurs occasions. Ni Jaziri, pourtant auteur d'un bon match, ni Ben Youssef, ni même Ferjani Sassi n'ont pu réussir la finition des occasions qui se sont présentées à eux. Pis encore, la Tunisie aurait même pu essuyer sa première défaite n'eut été la vigilance de Farouk Ben Mustapha, particulièrement à la 36' quand il effaça un but certain devant Mohamed Soueïd à deux mètres de la ligne du but. Heureusement que la Guinée équatoriale, dauphin de la Tunisie, a été accrochée par la Zambie pour que l'écart soit maintenu à trois longueurs. Mais l'enjeu de la très réconfortante première place reste toujours là. Alors ne vendons pas la peau de l'ours…