Lancement du 11e Forum Afrique de l'investissement et du commerce à Alger    Le secteur des hydrocarbures en Tunisie compte 15 permis actifs et 56 concessions au 31 mars 2025    Kaïs Saïed limoge le gouverneur de Ben Arous après une visite surprise sur le terrain    Le Royaume-Uni dévoile un plan radical pour réduire drastiquement l'immigration légale    Trump signe un décret pour réduire jusqu'à 80 % le prix des médicaments aux Etats-Unis    Etats-Unis et Chine annoncent des progrès "substantiels" dans leur bras de fer commercial    Horoscope du 12 mai 2025 : une journée placée sous le signe de l'équilibre et des choix décisifs    Kafon, migration, Sonia Dahmani… Les 5 infos du week-end    Programme nucléaire : vers une avancée dans les discussions américano-iraniennes    L'Espérance Sportive de Tunis recevra le trophée du championnat jeudi prochain    Adieux à Kafon : l'artiste Ahmed Laabidi inhumé à Tunis    Une nouvelle zone touristique de trente hectares au Kef    Les plages ne sont plus sûres : les tortues marines en péril pendant la ponte    Djerba : Restauration de la mosquée Sidi Jmour, un patrimoine historique en pleine revitalisation    Clasico : L'Etoile du Sahel bat le Club Africain et rejoint l'US Monastir à la deuxième place    Oh qu'elle est jolie, la justice de mon pays !    Révision du Code du Travail en Tunisie : Entre promesse de changement et risques de régression    Kafon, la voix des oubliés, s'est tue : pluie d'hommages pour un artiste distingué    La Tunisie lance une plateforme numérique pour une gestion plus transparente des ressources en eau    Tunisie – Les taxis en grève le 19 mai : Le syndicat réclame une revalorisation tarifaire    Tunisie : Lancement des inscriptions pour la Foire Commerciale Intra-Africaine, IATF 2025, à Alger    Habib Ammar : "Si rien ne change, le secteur touristique sera voué à disparaître d'ici 80 ans"    Nouvelle escalade diplomatique entre l'Algérie et la France après l'expulsion d'agents français    Le ministre de l'Agriculture : l'offre en moutons sera suffisante pour l'Aïd    Sur quelle chaîne regarder le match Espérance de Tunis vs Olympique de Béja ?    Un séisme de magnitude 4,1 enregistré en Méditerranée au large de Tripoli    Alerte météo: Pluies et vents forts attendus cet après-midi dans ces gouvernorats    Forte dépression atmosphérique en approche : Pluies et risques d'inondations en Tunisie et Algérie    Sonia Dahmani : un an derrière les barreaux, une parole étouffée    La nouvelle direction de l'Allemagne hérite d'une conjoncture économique défavorable    L'ATFD rejette le projet de divorce à l'amiable devant notaire et exige son retrait immédiat    Décès d'Adel Youssef, grande voix de la Radio tunisienne    Horoscope du 11 mai 2025 : L'intuition des signes d'Eau s'affirme, les signes de Feu gagnent en clarté    La médina: Cadre urbain, habitat et société    Kafon est décédé : adieu à une icône du rap tunisien post-révolution    Découverte d'un nouveau site archéologique romain à Kasserine    Tunisie : Le ministère des Affaires culturelles rend hommage à Kafon    Le rap tunisien en deuil : Kafon s'éteint à 33 ans    Un séisme de magnitude 5,3 frappe le Pakistan    Cessez-le-feu entre l'Inde et le Pakistan annoncé après médiation américaine    Inde : Suspension des vols civils dans 32 aéroports    L'Union nationale de la femme tunisienne s'oppose à la révision du Code du statut personnel    Heure du match d'Ons Jabeur au tournoi de Rome    Célébration de la Journée de l'Europe: Mohamed Ali Nafti appelle à un soutien accru à la migration régulière    Finale de la Coupe de Tunisie de volley-ball : billetterie et points de vente    Manchester United et Tottenham qualifiés pour la finale de la Ligue Europa    Kia Tunis Open : nouvelle édition du 12 au 17 mai 2025    Masters de Rome : Ons Jabeur qualifiée sans jouer, en attendant Paolini ou Sun    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La nouvelle direction de l'Allemagne hérite d'une conjoncture économique défavorable
Publié dans Business News le 11 - 05 - 2025

Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne a longtemps incarné la puissance économique de l'Europe. Toutefois, au cours des deux dernières décennies, des vents contraires fondamentaux ont commencé à s'accumuler : des tendances démographiques défavorables, une réglementation et une fiscalité excessives, ainsi qu'un retard dans la modernisation des secteurs clés face à l'ère numérique et à un paysage mondial en mutation rapide. En conséquence, l'économie allemande a sous-performé, avec un PIB réel qui est resté inchangé au cours des cinq dernières années — une évolution peu flatteuse comparée à la croissance de 12,2 % aux Etats-Unis ou même à celle de 5 % dans le reste de la zone euro sur la même période.

Croissance du PIB réel en Allemagne et dans la zone euro
(% annuel, données historiques et prévisions)


L'arrivée au pouvoir du Chancelier Friedrich Merz pourrait marquer un tournant en matière de politique économique et de performance. Pendant des décennies, l'Allemagne s'est consacrée à la rigueur budgétaire et à l'austérité. En revanche, le nouveau gouvernement arrive avec un vaste plan de relance budgétaire qui pourrait atteindre 1 000 milliards d'euros, incluant des investissements dans les infrastructures et la défense, ainsi que des projets de réformes fiscales et du marché du travail.
Ce programme économique constitue un changement de paradigme par rapport au conservatisme budgétaire traditionnel de l'Allemagne et devrait stimuler la croissance à moyen terme. Toutefois, la nouvelle administration hérite de défis majeurs qui exigent des réformes profondes pour relancer durablement une économie stagnante. Cet article explore trois facteurs clés qui illustrent ces défis et étayent notre analyse.
Premièrement Des défis structurels majeurs qui sapent la compétitivité et la productivité
Le Rapport mondial sur la compétitivité offre une évaluation utile de cette dimension. Il y a dix ans à peine, l'Allemagne occupait le 6e rang mondial ; elle est aujourd'hui tombée à la 24e place, en raison des lourdeurs réglementaires, d'une fiscalité contraignante, de lois rigides sur l'emploi et d'une complexité administrative excessive.
La bureaucratie coûte jusqu'à 146 milliards d'euros par an à l'économie allemande. La perte de compétitivité se reflète clairement dans les statistiques de productivité : depuis 2017, la production par travailleur a chuté de 2,5 %. Les chefs d'entreprise dénoncent une administration tentaculaire et une transition numérique trop lente. Ce ralentissement nuit particulièrement aux start-ups, pour lesquelles les retards administratifs peuvent décider du succès ou de l'échec d'un projet. Par conséquent, de plus en plus d'entreprises transfèrent leurs activités vers d'autres pays européens comme les Pays-Bas, la Suède, le Portugal ou la Pologne. Ces problèmes structurels continueront donc à freiner la croissance, et devront être traités par des mesures allant au-delà d'un simple stimulus fiscal.
Deuxièment la modernisation des infrastructures, un impératif pour la croissance future
Si l'Allemagne veut relancer sa croissance économique, elle doit impérativement moderniser ses infrastructures vieillissantes. Sa politique budgétaire ultra-conservatrice a conduit à une sous-finance chronique dans des domaines clés. En 2023-2024, l'investissement public représentait en moyenne 2,8 % du PIB, contre 4,3 % en France.
Faute d'investissements suffisants, les infrastructures de transport et d'énergie vieillissent, et les technologies numériques restent à la traîne, ce qui freine la croissance à long terme. Il est donc crucial de procéder à des mises à niveau massives. Dans le passé, les délais de planification et de passation de marchés ont souvent excédé ceux de la construction elle-même. En 2023, 76 milliards d'euros de ressources budgétaires sont restés inutilisés, en raison d'obstacles administratifs et réglementaires. La modernisation des infrastructures doit ainsi figurer en tête des priorités du nouveau gouvernement.
Par ailleurs, une réforme visant à réduire l'impôt sur les sociétés ne serait appliquée que progressivement, à partir de 2028.
Troisièment l'industrie manufacturière poursuit sa dégradation, pesant sur la croissance globale
Secteur clé de l'économie allemande, l'industrie manufacturière traverse une période prolongée de déclin, affectant la croissance générale. Entre 2000 et le pic de 2017, la composante industrielle du PIB réel augmentait de 1,9 % par an. Depuis, cette dynamique s'est brusquement inversée, sous l'effet de nombreux chocs : tensions commerciales mondiales, ralentissement de l'économie mondiale, pandémie de Covid, crise énergétique liée à la guerre en Ukraine, et déclin du secteur automobile.
Depuis son pic en 2017, la production industrielle allemande a reculé de 18 %. En 2025, les nouvelles guerres commerciales lancées par l'administration Trump, conjuguées à l'incertitude géopolitique élevée, exerceront une pression supplémentaire sur les industries tournées vers l'exportation. Même si le secteur manufacturier devrait bénéficier des investissements dans les infrastructures et la défense, le nouveau gouvernement devra assurer un environnement plus stable pour compenser ces vents contraires majeurs.

Production industrielle en Allemagne
(données corrigées des variations saisonnières, indice 2021 = 100)

En conclusion, Le gouvernement hérite d'un lourd passif qui pèse sur les perspectives de croissance. Le changement de paradigme en matière de politique budgétaire devrait permettre une mise à niveau essentielle des infrastructures et amorcer une reprise, stimulant ainsi la croissance à moyen terme. Toutefois, des réformes structurelles plus profondes seront nécessaires pour garantir une relance durable de l'économie allemande..


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.