L'inflation annuelle des prix à la consommation dans les villes égyptiennes a enregistré une nouvelle hausse en avril, atteignant 13,9 %, contre 13,6 % en mars, selon les données publiées ce samedi par l'Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS). En rythme mensuel, les prix ont grimpé de 1,5 % entre fin mars et fin avril 2025, reflétant une pression toujours présente sur le panier de consommation, même si certains indicateurs montrent des signes de stabilisation. Notamment, les prix des produits alimentaires et des boissons ont ralenti, enregistrant une baisse de 1,5 % sur un mois, alors qu'ils avaient été un moteur principal de l'inflation dans les mois précédents. Sur une base annuelle, les produits alimentaires restent en hausse de 6 %, illustrant la persistance de tensions sur le secteur, malgré un léger fléchissement conjoncturel. L'économie égyptienne reste marquée par les conséquences prolongées de la guerre russo-ukrainienne, déclenchée en 2022, qui avait provoqué un choc brutal sur les chaînes d'approvisionnement et fait fuir des milliards de dollars d'investissements étrangers des obligations d'Etat égyptiennes. Ce contexte avait mené à un pic historique de l'inflation à 38 % en septembre 2023, un niveau jamais atteint depuis des décennies. Depuis, l'inflation s'est globalement contractée, bien qu'elle demeure largement au-dessus des objectifs monétaires de la Banque centrale. Une politique monétaire toujours sous tension Les dernières données de la Banque centrale d'Egypte confirment un ralentissement de la croissance de la masse monétaire (agrégat M2), qui s'élevait à 25,8 % à fin mars, contre 33,9 % à fin février, son plus haut niveau jamais enregistré. Ce tassement s'explique par une politique monétaire plus rigoureuse, mise en place depuis mars 2024 pour contenir les déséquilibres structurels. En mars 2024, les autorités avaient en effet procédé à une libéralisation du taux de change, accompagnée d'un relèvement de 600 points de base du taux directeur et de la signature d'un accord de soutien financier de 8 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI). Ces mesures visaient à rétablir la confiance des marchés, assainir la situation des finances publiques et stabiliser la livre égyptienne. Perspectives : prudence sur la stabilité future La stabilité économique demeure fragile. Le pays fait toujours face à des défis majeurs liés à l'endettement externe, à l'emploi et au coût de la vie, dans un contexte régional incertain. Les prochaines décisions de politique monétaire de la Banque centrale seront scrutées de près, alors que les marchés s'interrogent sur la capacité de l'Egypte à maîtriser durablement l'inflation sans étouffer la reprise économique. Ainsi, l'inflation en Egypte affiche une légère reprise à 13,9 % en avril 2025, dans un climat encore instable mais en voie de normalisation. Les autorités semblent gagner du terrain dans la maîtrise des déséquilibres, mais la pression sur les prix, en particulier alimentaires, et la dépendance aux soutiens financiers internationaux rappellent la vulnérabilité persistante de l'économie égyptienne. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!