Le problème de la violence à l'égard des femmes se pose avec acuité en Tunisie. De plus en plus de femmes sont exposées à différentes formes d'agressions, spécialement dans les moyens de transport. La question de la violence s'aggrave de jour en jour. Face à cette situation, la Transtu, soutenue par l'Agence française de développement (AFD), l'Union européenne et le Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme (Credif), a lancé une campagne de sensibilisation dans le Grand Tunis du 16 novembre au 10 décembre prochain. Cette campagne s'inscrit dans le cadre de la campagne internationale « 16 jours d'activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes ». L'objectif est de sensibiliser l'opinion publique à la gravité des phénomènes discriminatoires subis par les femmes dans les transports en commun. Dans ce contexte, Moez Salem, président-directeur général de la Transtu, a mentionné qu'à l'occasion de cette troisième campagne de sensibilisation contre la violence faite aux femmes, la Transtu a déployé de grands efforts pour diminuer ce phénomène. Il a précisé que cette stratégie a permis de réduire de 37% le taux de violence dans les moyens de transport en 2021. « Notre but est de garantir l'accès des femmes, en toute sécurité, aux transports en commun », a-t-il ajouté,. De son côté, Pr Najla Allani Bouhoula, directrice générale du Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme (Credif), a déclaré qu'une femme sur quatre témoigne avoir été victime de violences verbales, psychologiques, physiques, sexuelles dans les transports en commun. Malgré la loi organique n° 2017-58 qui vise à éliminer toute forme de violence contre les femmes, un sentiment d'impunité demeure chez les agresseurs. Une situation qui tend à banaliser, du fait de condamnations trop clémentes, des comportements insultants, dégradants et violents à l'égard des femmes. La promiscuité qui règne dans les transports en commun aux heures de pointe exacerbe ce sentiment d'impunité et ce risque d'exposition des femmes à la violence. Consciente de l'ampleur de ces agressions, la Transtu aspire à mettre en avant sa détermination à offrir aux femmes des moyens de transports en commun qui leur permettront de se déplacer en toute sécurité. La campagne permet aussi de rappeler aux victimes qu'elles ne sont pas seules et s'adresse aux agresseurs pour les avertir et les informer que ces actes constituent des délits condamnables par la justice. Pour prendre en charge ces femmes victimes de violences, rappelons l'existence, depuis juillet 2017, du numéro vert 1899, gratuit et anonyme, qui leur offre des services d'écoute, de conseil et d'orientation.