L'objectif est d'asseoir une concurrence loyale et des transactions se basant sur la transparence totale, y compris dans les souks hebdomadaires L'Organisation de défense du consommateur (ODC) a toujours, dans sa politique, pris en considération les circuits de distribution. Elle a lutté — et continue de le faire — contre les circuits de distribution parallèle qui ont des impacts négatifs sur le commerce puisqu'ils contribuent à l'augmentation des prix de vente des produits destinés aux consommateurs. «Les circuits de distribution touchent, nous indique M. Slim Saâdallah, président de l'ODC, le secteur agricole, le secteur industriel et celui des services. Après la révolution, il y a eu une marginalisation de ces circuits et des personnes non professionnelles ont profité de cette situation pour investir et vendre d'une façon illégale des produits relevant desdits secteurs. Cela a contribué à la hausse des prix». L'ODC a organisé un congrès extraordinaire et a exigé des solutions pour remédier aux problèmes posés par ces circuits de distribution, sachant que le marché du gros absorbe 40% du total des produits agricoles et 10% sont écoulés sur le marché parallèle. La loi de l'offre et de la demande Par ailleurs, après la révolution, plusieurs petits agriculteurs ont été exposés au vol de leur production. Habitant des régions éloignées, il leur est impossible d'acheminer leur marchandise dans les marchés de gros dont les transactions se font sur la base de la loi de l'offre et de la demande. A ce niveau, intervient le rôle de l'intermédiaire qui achète toute la marchandise à un prix bas et la vend au prix fort. «A titre d'exemple, indique M. Saâdallah, un intermédiaire achète le kg de tomates à 200 millimes, il le vend à 1 dinar. Le kg arrive au consommateur à 1d,200. Tous les circuits fonctionnent de la même manière, y compris les viandes blanches et les viandes rouges. Le frigo est fait pour conserver ces aliments. Or, lorsque leur prix flambe, les intermédiaires les vendent sur le marché à un prix élevé». L'ODC lance un appel aux ministères du Commerce, de l'Agriculture et celui de la Santé pour intervenir et mettre les marchés de gros sous le contrôle du gouvernorat. L'Organisation a appellé, de même, au boycott de la viande quand son prix atteint un niveau élevé. D'où la nécessité de trouver, dans les meilleurs délais, des solutions pour assainir le circuit de distribution et contrecarrer les points de vente anarchiques ainsi que le marché parallèle. Par ailleurs, l'ODC compte intervenir au niveau des marchés et élaborer des statistiques qui vont permettre d'identifier les marchés où les produits sont vendus moins cher que dans d'autres. L'objectif est d'asseoir une concurrence loyale et des transactions se basant sur la transparence totale, y compris dans les souks hebdomadaires. L'assainissement du circuit de distribution implique aussi le contrôle économique qui doit agir efficacement ainsi que les médias qui pourront annoncer, une fois les statistiques prêtes, le ou les marchés les moins chers. «C'est encore une idée», conclut M. Slim Saâdallah.