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Un réseau compact résistant à la réforme
Commerce — Les circuits de distribution en point de mire
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 06 - 2013

Les circuits de distribution constituent un maillon faible du commerce tunisien puisque plusieurs intervenants utilisent des moyens douteux pour commercialiser leurs produits sans contrôle d'hygiène ou de prix...
La concurrence saine et loyale ne peut être pratiquée que dans un environnement commercial sain où le circuit de distribution est transparent. Actuellement, et malgré une volonté de réforme et d'assainissement de ce circuit, la situation demeure encore perturbée dans la mesure où plusieurs producteurs de produits agricoles, par exemple, ne passent pas par les marchés de gros pour écouler leurs productions mais préfèrent agir sur le terrain en vendant leurs produits dans des points de vente improvisés.Certes, cette méthode de vente directe du producteur au consommateur est bien accueillie par de nombreux citoyens puisqu'ils peuvent avoir accès à des produits à prix bas qui n'ont rien à voir avec ceux qui sont affichés dans le commerce organisé. Mais le brouillage des circuits de distribution ne concerne pas uniquement les produits agricoles car on peut trouver le carburant ramené par la contrebande, les produits électroménagers et électroniques et bien d'autres marchandises provenant de l'extérieur ou de l'intérieur.La Tunisie, qui a opté pour la loi de l'offre et de la demande dans le but de réguler les prix sur le marché, a préféré intervenir sur les produits de base en fixant les prix. Les services compétents interviennent parfois pour diminuer les prix qui ont connu une augmentation vertigineuse comme ce fut le cas récemment. Le contrôle économique qui sillonne les marchés et certains points de vente n'a pas toujours réussi à dissuader ces commerçants qui commettent toujours les mêmes infractions, à savoir la hausse illicite des prix, le non-affichage des tarifs, la spéculation, le refus de vente... Autant de problèmes qui touchent le circuit de distribution et qui méritent vraiment une nouvelle restructuration à tous les niveaux.
La libéralisation économique et l'économie du marché exigent le respect de certains paramètres liés à la transparence des transactions et à un fonctionnement normal et sain du circuit de distribution. La Tunisie qui a adhéré et signé les conventions de l'Organisation mondiale du commerce est appelée à respecter ses engagements aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Or, l'on constate qu'avant et après la révolution, le circuit de distribution dans notre pays n'a pas répondu aux règles d'un commerce loyal puisque certains producteurs et commerçants —parfois en commun accord— utilisent des moyens détournés pour commercialiser leurs produits, ce qui fausse les bases de la concurrence.
La production et la distribution étant du ressort du secteur privé, plusieurs entreprises commerciales et de distribution ont été constituées. L'administration reste, cependant, un régulateur de marché sur la base d'un développement de la concurrence, d'un contrôle économique et de l'implication du consommateur dans l'opération de préservation des mécanismes du marché en dénonçant ou en s'abstenant d'acheter des produits à un prix élevé. Le contrôle économique renforcé au cours des grandes périodes de consommation a permis de mobiliser dans plusieurs régions un effectif important d'agents pour rappeler à l'ordre les commerçants qui commettent des infractions et un rapport est régulièrement établi dans ce sens. Marouane, gérant d'une entreprise de distribution en gros des produits alimentaires estime que «les distributeurs agréés ont trop souffert de cette perturbation des circuits de distribution qui ont connu une certaine dégradation due notamment au relâchement du contrôle. Plusieurs intrus vendent toute sorte de produits sur les routes et dans certains quartiers en toute impunité. Cela a eu pour conséquence un manque à gagner pour les entreprises de distribution». Et de proposer pour remédier à cette situation «un contrôle renforcée de la part des forces intérieures pour rappeler à l'ordre tout contrevenant d'autant plus que ces produits ne sont pas soumis à des analyses sanitaires et proviennent d'une source inconnue». L'affluence des consommateurs pour ces produits est, en tout cas, importante vu les prix proposés.
Les règles du jeu de la concurrence
A eux seuls, les produits de base – donc homologués – représentent moins de 20% des produits commercialisées. Le reste des produits sont soumis à la loi de l'offre et de la demande qui régule les prix. Plus un produit est demandé, plus le prix est élevé. Les quantités disponibles participent également à cette valse des prix. C'est pourquoi l'Etat essaye d'importer des quantités de produits au cours de certaines périodes de l'année pour offrir aux consommateurs une possibilité de choix de produits vendus à des prix différents en fonction de leur bourse.
Pour s'assurer que tous les commerçants respectent les règles du jeu de la concurrence loyale, les agents du contrôle économique se rendent dans les marchés et sont l'objet parfois d'agression de la part des vendeurs qui n'acceptent pas, par exemple, une confiscation de leurs produits périmés. La situation devient plus grave quand il s'agit d'une femme qui assume cette mission. Ces agents recourent souvent aux forces de l'ordre pour pouvoir accomplir leur mission. Les campagnes nationales et régionales de contrôle permettent de toucher une partie des transactions, tous secteurs de production compris, mais ne couvrent pas tous les réseaux faute de moyens matériels et humains touchant ainsi tous les domaines d'activité. Les procès-verbaux ne sont en principe qu'un dernier recours de ces agents qui essayent d'abord de sensibiliser le commerçant et de l'avertir. La culture de la concurrence loyale, la transparence des transactions et la régulation du marché sont autant de valeurs que ces agents essayent de diffuser auprès des commerçants qui ne réagissent pas toujours de façon positive et continuent à pratiquer leur activité comme bon leur semble. Farhat, un producteur agricole confirme le fait que «certains agriculteurs commercialisent une partie de leur production dans certains points de vente sans passer par le marché de gros, et ce, pour fournir aux consommateurs des produits frais à des prix abordables. Mais cette grande partie de la production est écoulée par la marché de gros».
Evidemment, l'Organisation de défense des consommateurs et les consommateurs ont un rôle de premier ordre à jouer dans la régulation du marché. Il s'est avéré qu'à eux seuls, les agents économiques ne sont pas de couvrir tous les circuits et en permanence, ce qui laisse le temps à certains commerçants pour augmenter les prix ou retirer les pancartes affichant les tarifs. Ainsi, les consommateurs payent les frais d'un tel laisser-aller qui dure parfois une longue période. Pourtant, il serait plus simple de dénoncer à temps toute situation anormale aux services compétents pour qu'ils prennent les dispositions nécessaires.
Les dépenses rationnelles et les achats utiles
De son côté, l'ODC intervient parfois pour appuyer le travail des agents économiques et sensibiliser les commerçants mais ne trouve pas toujours un intérêt de collaboration avec les consommateurs. Par contre, certains n'hésitent pas à contacter cette organisation au cas où ils sont confrontés à un problème pour essayer de le résoudre à l'amiable avec le commerçant.
L'Institut national de la consommation, créé à la fin de 2009, a son mot à dire dans l'organisation de ce secteur grâce à des études et des publications. Son travail se complète avec l'observation du consommateur et les actions de la société civile. Le recours aux médias est nécessaire pour diffuser des informations utiles comme celles qui concernent les dépenses rationnelles et les achats utiles (voir encadré).
Cet organisme contribue, de même à l'élaboration et la collecte des documents scientifiques, techniques et juridiques en rapport avec les domaines de la consommation, assurer leur conservation et les rendre opérationnels. Il publie les résultats des analyses et des essais comparatifs, informe les consommateurs et les professionnels du contenu de ces résultats avant de les mettre à la disposition des autorités et des institutions concernées. Parmi les autres activités, de l'institut, on peut citer la publication des résultats des études et des recherches relatives à la consommation des biens et services.
Rappelons qu'un programme national de mise à niveau des circuits de distribution des produits agricoles et de la pêche a été mis en œuvre pour se poursuivre jusqu'à 2016. C'est un programme lancé en coopération avec l'Agence française de développement pour améliorer le rendement des circuits de distribution dans le secteur indiqué.
C'est l'Etat qui est responsable des marchés de gros dont le nombre est de 100 ainsi que des 35 marchés de gros des poissons, des 241 marchés de détails dont 16 pour les poissons, des 148 marchés aux bestiaux, et des 217 abattoirs des viandes rouges. Tous les produits provenant à ces marchés devraient être propres à la consommation humaine, c'est-à-dire des produits non périmés ou avariés, et ce, pour éviter la propagation des maladies dues à la consommation alimentaire. Cependant, l'on constate aussi dans les marchés municipaux que certains produits vendus sont de qualité inférieure. Le secteur privé gère, de son côté, les circuits de distribution des produits avicoles et de la grande et moyenne distribution.
Révision des prix de certains produits
La mise à niveau consiste notamment à consolider l'infrastructure de distribution conformément aux normes techniques, d'hygiène et environnementales en vigueur, de valoriser la qualité des produits, d'amélioration des modes de gestion et de suivi des activités de distribution, et de moderniser les équipements utilisés.
La 1ère tranche du programme qui touche les filières des fruits, légumes, viandes, produits de pêches et avicoles est de 183.1 MD co-financé par les secteurs public et privé. Parmi les composantes des projets, celle qui concerne la mise à niveau du marché d'intérêt national de Bir Kassâa par la Société tunisienne des marchés de gros (Sotumag). Dans la foulée, il a été prévu de créer une plate-forme de distribution agroalimentaire dans le Grand-Tunis avec un financement public et privé à parts égales ainsi qu'un complexe des viandes rouges. On peut citer aussi la création de nouveaux abattoirs avicoles et d'un complexe privé d'abattage des viandes rouges. La mise à niveau de 144 équipements municipaux —dont 27 marchés de gros des fruits et légumes, 22 marchés aux bestiaux, 11 abattoirs, 68 marchés municipaux et 16 marchés de détails des poissons— a été également programmée pour améliorer une infrastructure en dégradation.
Mais ces actions à elles seules ne sont pas suffisantes si toutes les parties intervenantes dans le secteur ne prennent pas leurs responsabilités et n'agissent pas ensemble pour assainir les circuits de distribution. Pour rationaliser les prix, le ministère du Commerce a d'ailleurs décidé, en concertation avec la profession, de fixer les plafonds des prix de neuf produits de consommation non subventionnés pour améliorer un tant soit peu le pouvoir d'achat des consommateurs. L'homologation est ainsi adoptée, conformément à la loi n°64 de l'année 1964 relative à la concurrence et aux prix.
La révision des prix a concerné les pommes de terre dont les prix seront abaissés de 43%, les œufs (-10%) et les viandes rouges (bovine et ovine entre -6% et -9%).
La révision des prix a ciblé les huiles végétales tout type confondus (-15%), les eaux minérales (-25%), les conserves de thon (-10%), les produits d'entretien (-7%), les dérivés du lait (entre -5% et -13%) et les produits d'hygiène (-7%).
Même les produits de nettoyage ont été pris en considération dans la mesure où le prix du javel est gelé, a encore indiqué que ministre. Pour ne pas exercer des pressions sur les opérateurs économiques, des avantages fiscaux ont même été prévus au profit des opérations d'importation de certains produits de consommation selon un accord préalable concernant le prix de vente sur les marchés locaux. Le contrôle des frontières permet de contrecarrer les opérations de contrebande qui ont porté atteinte à l'économie et au commerce tunisiens au cours des derniers mois. Cette révision des prix qui a été bien accueillie par les consommateurs —qui demande plus— a suscité, cependant, une inquiétude chez certains producteurs qui ne parviennent pas déjà à couvrir les frais de production en augmentation constante. «Les producteurs des produits alimentaires, indique Farhat, sont déjà confrontés à l'augmentation des prix des matières premières et des intrants, ainsi que des effets de la perturbation du circuit de distribution, ce qui se répercute sur le coût. Le plafonnement des prix ne répond pas aux ambitions des producteurs ni aux règles de la loi de l'offre et de la demande». Reste que les circonstances actuelles caractérisées par une baisse du pouvoir d'achat des citoyens exigent la prise de décisions urgentes, sans pour autant mettre en péril les secteurs de production. Plusieurs entreprises trouvent dans l'exportation —même pour les pays voisins— une possibilité de faire des recettes plus consistantes et atténuer aux effets de la récession dans le marché intérieur.
Institut national de la consommation : Analyses et essais comparatifs
L'Institut national de la consommation est chargé notamment de fournir l'appui technique aux organisations et institutions concernées par les domaines de la consommation. Il contribue également à la promotion de l'information du consommateur, à son orientation et à la rationalisation de son comportement. Dans le cadre de ses prérogatives, l'Institut réalise, sur sa propre initiative ou sur demande des autorités publiques ou des organisations de défense du consommateur, les analyses et essais comparatifs sur les produits, et ce, par des laboratoires habilités à cet effet et / ou accrédités. Il intervient ainsi en toute objectivité sans favoriser un produit aux dépens d'un autre. L'Institut élabore aussi des études et recherches sur les aspects scientifiques, économiques, juridiques et sociaux de la consommation des biens et services.


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