3,5 millions de Tunisiens ne bénéficient pas d'une couverture municipale Le processus de décentralisation en Tunisie ne sera lancé qu'une fois d'importants projets de loi seront adoptés relatifs aux élections municipales, aux conseils régionaux et municipaux et au code des collectivités locales, a indiqué le ministre des Affaires locales, Youssef Chahed. Dans une déclaration de presse, hier, en marge du coup d'envoi de la deuxième phase du programme d'appui à la gouvernance démocratique et au développement économique local, Chahed a fait savoir qu'une fois parachevé, le processus de développement local donnera aux régions un pouvoir de décision et leur permettra de définir leurs propres programmes de développement et de renforcer leur indépendance financière et administrative. Le ministre a, également, annoncé la création en 2016 de nouvelles municipalités, précisant qu'environ 3,5 millions de Tunisiens ne bénéficient pas d'une couverture municipale. Situation inadmissible « La situation des délégations spéciales est actuellement inadmissible », a-t-il encore ajouté, expliquant qu'elles assument une part de responsabilité dans la problématique des constructions anarchiques et de l'accumulation des déchets, ce qui justifie l'urgence d'organiser les élections municipales dans les plus brefs délais. Il a, dans le même ordre d'idées, indiqué que compte tenu du calendrier fixé par l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), il serait possible de tenir des élections municipales d'ici la fin 2016 en cas d'adoption du projet de loi y afférent en avril prochain. S'agissant des locaux du ministère des Collectivités locales, Chahed a fait savoir que le décret portant organisation des ministères nouvellement créés est paru ce mardi au Journal officiel (JORT) mais que la séparation dudit ministère de celui de l'Intérieur requiert davantage de temps. Démocratie participative locale Dans ce même contexte, l'observatoire «Chahed» pour le contrôle des élections et le soutien des transitions démocratiques vient de lancer un projet de « promotion de la démocratie locale et participative en Tunisie », en partenariat avec l'association «Transparence d'abord». La présidente de l'observatoire, Leila Bahria, a indiqué, hier, au cours d'une conférence de presse, que le projet, qui profite de l'appui du Fonds des Nations unies pour la démocratie (Fnud) et de la fondation nationale US pour la démocratie (NED), a été lancé en février dernier et devra se poursuivre, deux ans durant, soit jusqu'à janvier 2018. Objectif : instaurer une démocratie participative locale en Tunisie sur la base du respect des principes de transparence, de bonne gouvernance et de soutien à la société civile. Des expériences pilotes en matière de bonne gouvernance et de gouvernance participative seront lancées dans le cadre de ce projet au niveau de sept municipalités dans différentes régions du pays, a précisé Leïla Bahria. Les sept municipalités en question ont été sélectionnées parmi les 83 municipalités relevant des gouvernorats de Gabès, Sfax, Kairouan, Ben Arous, Sousse, Jendouba et Kasserine. Selon la présidente de l'observatoire, une cinquantaine d'ateliers de travail sont prévus dans le cadre du projet avec la participation des composantes de la société civile concernée par les élections locales, les conseils municipaux et les administrations locales.