Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux a attiré l'attention des autorités publiques sur les épreuves d'endurance subies par les travailleuses dans les divers secteurs comme ceux de l'agriculture, des chantiers, de la sous-traitance et du textile. Même si aucune étude exhaustive n'a encore été élaborée, au cours des dernières années, au sujet des métiers les plus pénibles pour la femme, on sait déjà, après des visites sur le terrain, effectuées par des spécialistes dans le domaine social, quelles sont les activités qui font souffrir les femmes et qui ne sont pas bien rémunérées. En milieu rural particulièrement, les activités agricoles sont menées par des femmes dont l'âge oscille entre 16 et 60 ans. Très tôt le matin, les travailleuses se rendent à la ferme à bord d'une camionnette qui manque de tous les moyens de sécurité. Des accidents ont été enregistrés à plusieurs reprises dans ces pistes rurales non aménagées coûtant la vie à ces personnes nécessiteuses venant gagner leur vie dans des conditions climatiques très difficiles. Elles sont exposées, en effet, au froid rigoureux et aux pluies de l'hiver et au soleil de plomb qui brille tout au long de la journée au cours de la saison estivale. Un appel aux autorités publiques Récemment, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes) a attiré l'attention des autorités publiques sur les véritables épreuves d'endurance subies par les travailleuses dans les divers secteurs comme ceux de l'agriculture, des chantiers, de la sous-traitance et du textile. Ces femmes sont obligées, pour gagner leur vie, d'accepter de travailler dans la précarité. Dans les régions défavorisées, l'on compte de nombreuses chômeuses — pourtant diplômées de l'enseignement supérieur — et des travailleuses temporaires ne bénéficiant d'aucun droit comme la couverture sociale, les congés et les primes. Le Ftdes appuie ces femmes et invite les autorités compétentes à améliorer leurs conditions de travail. Il ne suffit pas, en effet, de promulguer un texte juridique aussi développé et moderne soit-il, mais aussi et surtout de mettre en pratique les différents droits des femmes afin qu'elles puissent contribuer à côté des hommes au progrès de la Tunisie. D'où la nécessité de contrecarrer la précarité de l'emploi en offrant aux femmes des postes d'emploi décents répondant à leurs ambitions. Les chefs d'entreprise sont appelés, de leur côté, à fournir les meilleures conditions de travail pour améliorer le rendement et motiver ces travailleuses à toujours faire mieux et plus. Les moyens de transport en milieu rural doivent être améliorés en mobilisant un bus pour faire la navette entre les habitations des travailleuses et leur lieu de travail. Des salaires dérisoires Même les salaires servis aux femmes sont souvent dérisoires bien qu'elles fournissent plus d'efforts que les hommes. Le revenu des femmes est peu consistant surtout si celles-ci travaillent dans le cadre de la sous-traitance (qui existe encore !) ou d'un contrat à durée limitée. Elles sont toujours menacées de licenciement et ne sont pas en mesure de s'exprimer et de se défendre. Dans les zones industrielles, à titre d'exemple, les ouvrières travaillant dans les unités de fabrication du textile et des articles d'habillement passent plusieurs heures dans un espace dépourvu des conditions de vie élémentaires. Elles mangent leur repas en pleine nature et attendent la réouverture des ateliers pour poursuivre leur travail sans relâche jusqu'à une heure tardive. Ces ouvrières ont le droit de bénéficier d'une part respectable des bénéfices qui reviennent à l'entreprise. Elles ont droit aussi à des conditions de travail meilleures en leur donnant leurs droits au niveau de la rémunération, des primes mais aussi de l'infrastructure, des équipements collectifs et des heures de travail. Accroître le rendement de ces ouvrières pour le bien de l'entreprise passe par leur motivation à travers la garantie de leurs droits sociaux.