Conçu en 1892 et réalisé entre 1897 et 1910, sous la houlette de Joseph La Fourcade, architecte paysagiste et jardinier en chef de la Ville de Paris, le parc du Belvédère fut façonné dans la grande tradition des jardins paysagers du XIXe siècle. Avec son patrimoine végétal provenant des 5 continents, son jardin zoologique et ses monuments riches en histoire El Midha, El Kobba, les tunnels, le lac artificiel, le Casino et ses deux majestueuses portes, il s'impose aujourd'hui comme une œuvre inégalée de l'homme et de la nature. Poumon vert de la capitale, corridor écologique du Grand-Tunis, espace de détente, d'éducation et de rencontre pour les citoyens, il contribue également au bien-être des habitants de Tunis et accueille plus de 2 millions de visiteurs par an. Le projet contesté Il s'agit du plan d'aménagement urbain de la commune de Tunis (Pact), affiché actuellement dans tous les arrondissements de la ville. Ce projet projette l'installation d'une voie express (4 voies sur une largeur de 40 à 50m) qui tronquera l'espace fragile du parc, affectera négativement l'équilibre de son écosystème, détruira des composantes végétales et architecturales, isolera les populations riveraines, menacera la sécurité des usagers et altérera la mémoire collective des Tunisiens. Comme nous l'avons rejeté en 1990, nous exprimons, un quart de siècle plus tard, notre ferme opposition à ce sujet. Le mouvement civique de l'Aab Pour manifester son opposition, l'Association des amis du Belvédère (Aab) a articulé son action autour de 5 grands axes : la voie légale, en envoyant une lettre recommandée au président de la délégation spéciale de la commune de Tunis, stipulant le refus de l'Aab d'un tel projet. Nous avons également inscrit notre opposition dans le carnet des doléances de l'arrondissement municipal d'El Menzah et la sensibilisation des riverains, des usagers et des visiteurs du parc du Belvédère par le contact direct, la distribution de flyers et la création d'affiches sur le sujet. Il s'agit également de plaidoyer auprès de nos partenaires associatifs nationaux, méditerranéens et internationaux, de la mobilisation des médias : vous et bien d'autres et de l'organisation d'un débat public sur le devenir du Belvédère. Les revendications de l'Aab concernent surtout l'aboutissement du processus de classement du parc du Belvédère, l'exclusion définitive d'une telle option qui défigure le parc et dégrade son environnement naturel et historique, l'implication plus forte de l'Aab dans la révision du plan d'aménagement de la commune de Tunis et plus de gouvernance dans la gestion de l'environnement urbain local, comme le stipule la Constitution et notamment l'article 139.