Un séminaire sera organisé en avril prochain sur les religions monothéistes et leur position sur la question du terrorisme En Tunisie, de plus en plus de jeunes sont devenus une proie facile pour les djihadistes qui les font passer par la case «lavage de cerveau» pour en faire des bombes vivantes, prêts à se faire exploser dès qu'on le leur ordonne. C'est dans les zones défavorisées que les terroristes recrutent et profitent de la vulnérabilité de jeunes paumés et au chômage pour les endoctriner en leur faisant refléter l'espoir d'une vie meilleure. Pendant un temps, plusieurs mosquées ont servi de lieu d'endoctrinement. Les jeunes qui y prient finissent par céder aux sirènes des prêches enflammés d'imams extrémistes, ralliés à la cause des djihadistes et qui ont transformé ces lieux de prière en tribunes idéologiques. Il suffit de revenir sur les attentats qui ont été perpétrés ces deux dernières années dans le monde pour se rendre compte que la moyenne d'âge des auteurs de ces crimes oscille entre 20 et 40 ans. Des délinquants comme Salah Abdeslam, responsable des attentats du 13 novembre ou des étudiants sans histoire comme Seifeddine Rezgui, auteur de l'attentat de Sousse, se sont vite radicalisés au contact de recruteurs jihadistes. Pour lutter contre l'endoctrinement des jeunes, le ministère des affaires religieuses a élaboré un programme qui devra s'étendre sur toute une année et qui comporte plusieurs points. Cette semaine, un groupe de prédicateurs devra se rendre à l'étranger pour rencontrer des jeunes d'origine tunisienne et vivant en Europe et discuter avec eux des dangers de l'islam radical opposé aux valeurs de la tolérance, de la paix et de l'amour pour autrui, véhiculées par la religion musulmane. Ce programme prévoit, aussi, la création d'un portail électronique qui véhicule les préceptes d'un islam tolérant à travers la diffusion de conférences et de prêches donnés par des prédicateurs modérés. Un centre d'appels ouvrira également ses portes pour recueillir les témoignages et les observations de jeunes et répondre à leurs questions sur la religion musulmane. Un séminaire sera organisé en avril prochain sur les religions monothéistes et leur position sur la question du terrorisme. Des cheikhs et des théologiens modérés débattront avec les jeunes sur des questions liées à l'idéologie takfiriste, les risques de la radicalisation et sur les préceptes de l'islam modéré dans les centres, les foyers et les maisons de la culture et de la jeunesse. Des séances de sensibilisation seront également assurées dans les centres de réinsertion sociale. Un des points les plus intéressants de ce programme concerne, par ailleurs, la réalisation de spots de sensibilisation et de films documentaires sur l'embrigadement des jeunes et la lutte contre le terrorisme qui seront diffusés dans les médias. Un prix sera remis au meilleur court-métrage, film ou documentaire qui diffusera un message sur le lourd impact social et économique et culturel de la radicalisation des jeunes. L'objectif étant de promouvoir les vraies valeurs de l'islam modéré auprès d'une des franges les plus importantes de la population : la jeunesse.