Après l'échec cuisant essuyé à Ben Guerdane, les terroristes vont essayer de revenir à la charge. En vain Dans leur sombre modus operandi — une pure imagination de Ben Laden dans les années 80 qui fera école chez la nébuleuse intégriste de par le monde —, les terroristes ont toujours hâte de revenir à la charge, quelle que soit l'ampleur d'une déroute essuyée précédemment. Dans cette guerre d'usure, on l'a vu, ils s'y adonnent avec un entêtement extraordinaire, témoin de l'étendue de leur esprit revanchard et de leur détermination destructrice. L'Algérie n'a-t-elle pas mis dix ans pour les vaincre ? Les Etats-Unis n'ont-ils pas dû attendre plus de deux décennies pour se débarrasser de Ben Laden ? Et l'Urss, au temps de sa gloire, n'a-t-elle pas été contrainte de déclarer forfait, après son éviction de l'Afghanistan, et cela sous les coups de boutoir d'Al-Qaïda ? Et les talibans ne sévissent-ils pas toujours dans ce pays, après avoir été renversés par les Américains ? Idem pour d'autres pays tels que le Mali, le Nigeria, le Yémen, la Somalie, l'Irak et la Tchetchénie. Çà et là, les terroristes ont survécu à des défaites cuisantes, à des invasions militaires et à la perte de plusieurs de leurs caïds. Et dire que cette incroyable résistance, au lieu de faiblir, a gagné en robustesse depuis l'émergence de Daech qui lui a donné des ailes, par un fanatisme plus aveugle, des intentions plus haineuses et des ambitions plus expansionnistes. Essaim de ratières Dès lors, nous ne le répéterons jamais assez : ce qui s'est passé récemment à Ben Guerdane pourrait donner lieu à un remake dont on ne peut, hélas, prévoir ni le timing, ni le théâtre, ni, bien sûr, l'ampleur. C'est que la prochaine attaque ne se produira pas forcément dans le Sud du pays, bien que cette région fasse partie du calendrier intégriste des zones à occuper, en vue de les transformer en émirats islamiques. Autrement dit, d'autres gouvernorats où sévissent des cellules dormantes pourraient être ciblés par le prochain attentat qui se voudra, c'est prévisible, plus spectaculaire, plus ravageur, en s'attaquant, cette fois-ci, à des cibles plus stratégiques telles que les complexes industriels, les ambassades et les prisons, sans compter, très probablement, les objectifs civils tels que les grandes surfaces, les rues commerçantes et les marchés et souks, question de...punir la population, suite à l'extraordinaire élan de solidarité manifesté dernièrement par les habitants de Ben Guerdane à l'égard des forces de sécurité et l'armée. C'est là, oserions-nous écrire, un scénario à ne pas écarter, donc à prendre très au sérieux. «Tout est possible», soutient le chef d'une brigade de la Garde nationale, qui reconnaît que «les terroristes se manifesteront de nouveau, pour tenter de prendre leur revanche après le dur revers qu'ils ont concédé à Ben Guerdane». Oui, mais quand, où et comment ? Notre interlocuteur ne pipe pas mot là-dessus, discrétion oblige en se gardant de se prêter au jeu des détails, se contentant d'assurer que «nous avons achevé de prendre toutes les précautions qui s'imposent, en ce sens que nous leur avons dressé des ratières dans les quatre coins du pays, et qui s'y frotte s'y pique.