La Tunisie est invitée à participer, en tant que membre, à la 48e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation islamique de coopération (OIC), les 22 et 23 de ce mois à Islamabad, au Pakistan. Mais aussi la deuxième rencontre en l'espace de quatre mois, depuis décembre dernier, où la dégradation de la situation en Afghanistan fut inscrite, à titre exceptionnel, à son ordre du jour. Le chef de la diplomatie tunisienne, Othmane Jerandi, conduira la délégation l'accompagnant à ce rendez-vous qui intervient après une interruption de plus de 15 ans, coïncidant, cette année, avec la célébration du 75e anniversaire de l'indépendance du Pakistan, avec qui nous gardons d'anciennes relations de fraternité et de solidarité. «En cette occasion spéciale, nous nous réjouissons d'accueillir les ministres des AE de l'OCI», déclare S.E. Tahir Hussain Andrabi, ambassadeur du Pakistan en Tunisie, lors d'un point de presse tenu à son siège aux Berges du Lac à Tunis. Questions d'intérêts communs L'édition en question se tiendra dans un contexte géopolitique assez délicat impacté par une guerre d'intérêts en Ukraine dont les répercussions pèsent sur l'ordre international. Face à quoi, l'OIC demeure toujours neutre, à équidistance des deux parties en conflit, selon Andrabi. Toutefois, il tient à manifester l'attachement de son pays, qui assure actuellement la présidence tournante de l'OCI pour la période 2022-2023, à resserrer les rangs des Etats membres et défendre les causes justes auxquelles l'Organisation cherche, par la voie du dialogue, à apporter les solutions appropriées. «Le monde islamique est confronté à de multiples défis. Les peuples de Palestine et du Jammu-Cachemire illégalement occupé par l'Inde continuent d'être privés de leur droit inaliénable à l'autodétermination. Nos frères afghans font, eux aussi, face à un avenir incertain, plus exposés à la faim et à la maladie», rappelle-t-il, ajoutant que l'islamophobie et les discours de haine menacent les communautés musulmanes dans de nombreuses régions du monde. De même, le Pakistan coopère avec ses frères dont la Tunisie et fait en sorte que leurs ambitions communes soient concrètement réalisées. Cela puise dans l'essence «du partenariat pour l'unité, la justice et le développement», le thème sous lequel s'organisera la prochaine session des ministres des Affaires étrangères de l'OCI. L'objectif, à l'en croire, est d'établir des ponts de coopération et d'ouvrir les opportunités de partenariat à une large échelle. «Nous continuons à œuvrer pour transformer notre ambition collective en action concrète et renforcer davantage nos liens de solidarité et de coopération islamique», insiste-t-il. Un conseil d'affaires mixte en vue Et l'ambassadeur de relever que l'éventail des questions soumises à la 48e session s'annonce vaste et diversifié. Le débat se focalisera sur la paix et la sécurité, le développement économique, la coopération culturelle et scientifique. Pour ce faire, il y aura plus de 100 résolutions susceptibles d'être adoptées, dans la perspective de revitaliser le rôle de l'OCI. En réponse à la question de La Presse, S.E. Andrabi a évoqué qu'il sera aussi question de hisser les échanges commerciaux tuniso-pakistanais à des niveaux élevés. Surtout que le Pakistan œuvre à augmenter ses importations de la Tunisie. D'autant plus qu'un conseil d'affaires mixte est en vue. A cela s'ajoute la volonté commune de signer une convention d'échanges commerciaux privilégiés. «Nous sommes convaincus que ladite session se révèlera un rendez-vous historique pour tracer une voie commune qui mènera la nation islamique vers l'avant», espère-t-il, en conclusion.