L'AVÈNEMENT du mois saint de Ramadan intervient, cette année, dans une conjoncture particulière marquée par la guerre anti-spéculation lancée par les autorités publiques depuis quelques semaines et dont les résultats ont montré jusqu'ici qu'il reste beaucoup à faire pour de parvenir à éradiquer la nébuleuse des spéculateurs, des trafiquants et des professionnels de la contrebande. Certes, les efforts fournis quotidiennement et à un rythme de plus en plus soutenu par les structures étatiques (contrôleurs économiques, forces de sécurité intérieure et de la douane et citoyens alerteurs sur les infractions frauduleuses) sont à louer pour les résultats réalisés jusqu'ici. Toutefois, ils restent insuffisants et ne peuvent atteindre les objectifs escomptés s'ils ne sont pas accompagnés et épaulés par une réelle et continue prise de conscience citoyenne considérant le dévoilement des infractions commises par les spéculateurs comme, à la fois, un devoir sacré et un droit absolu. Est-il besoin de rappeler, avec tristesse et consternation, que les pratiques frauduleuses et les comportements répréhensibles de la part des spéculateurs foisonnent malheureusement en ce mois saint de Ramadan où, contrairement aux valeurs cardinales de solidarité, de piété et de recueillement qu'il charrie, il donne lieu à l'apparition de toutes les dérives possibles et à toutes les violations condamnables de ces mêmes valeurs qui ont toujours constitué le socle essentiel de notre modèle sociétal. Il est de notre droit de nous opposer aux comportements inadmissibles, d'appeler les autorités compétentes à faire en sorte que l'approvisionnement des marchés s'effectue dans les meilleures conditions possibles, à des prix abordables. Il est aussi de notre devoir de ne pas participer, de notre gré ou à notre insu, à la prolifération de ces pratiques en rationalisant notre comportement de consommateurs qui disent non à tous ceux qui portent préjudice à notre pouvoir d'achat et nous prennent en otage dans le dessein de s'enrichir à nos dépens, injustement et illégalement.