Un projet créé par et pour les adolescents sera clôturé par le festival Ado+ en novembre prochain. L'association Ado+ a organisé récemment à l'espace Saraya, sis à la Médina, une rencontre avec les différents acteurs de la société civile, des associations, parents et adolescents pour présenter et évaluer les travaux du projet « Pourquoi et Comment ». Initié par des jeunes, ce projet s'articule essentiellement autour du droit de l'adolescent à participer à la prise des décisions ainsi qu'à la vie politique et sociale et sur les mécanismes à développer pour promouvoir ce droit. Cette journée, qui a enregistré la présence de plusieurs représentants des institutions étatiques et privées, des associations partenaires de toutes les régions et de jeunes participants, était une occasion pour présenter le programme complet du projet « Pourquoi et Comment » et ses différentes étapes de réalisation. L'association Ado+, initiatrice du projet, œuvre, en effet, à informer l'adolescent sur ses droits de citoyenneté et à encourager sa participation dans la vie culturelle, civique et artistique. «Notre rencontre aujourd'hui, lors d'un jour aussi symbolique et dans un lieu aussi particulier, vient dans le cadre du projet ‘‘Pourquoi et Comment'', commencé depuis le mois de mars et qui sera finalisé en mois de novembre prochain. Le projet est dans sa seconde phase, et a pour objectif d'apprendre aux adolescents comment être actif dans la société civile et promouvoir son droit à la liberté d'expression. Plusieurs associations partenaires de toutes les régions ont collaboré à la réalisation de ce projet dans le but d'échanger les expériences, avec le soutien du Centre de la femme arabe pour la formation et la recherche (Cawtar)», a annoncé la directrice exécutive du projet, Dhouha Jourachi, au début de la rencontre. En effet, la première étape du projet a démarré avec un stage, qui s'est déroulé durant le mois de mars, avec l'implication des associations et des formateurs et qui s'est axé sur l'apprentissage de l'adolescent pour trouver des solutions efficaces aux problèmes actuels de la société. Le droit à la participation et à la prise de décisions «Aujourd'hui, la participation à la vie sociale active est un droit. Il y a de jeunes voix qui veulent s'exprimer librement et c'est leur plein droit !», réclame Inès Tlili, active dans la société civile et impliquée dans ce projet depuis ses débuts. «La principale idée est de réunir plusieurs associations dans le projet, et ce, dans le but d'ancrer le principe de solidarité et de collaboration entre les différentes associations qui s'intéressent aux jeunes et aux adolescents», a-t-elle ajouté. Des stratégies à adopter Slaheddine Jourchi, journaliste et activiste dans la société civile, est intervenu lors de cette journée, insistant sur le rôle important que jouent les jeunes pour la promotion et le développement du pays. Un adolescent devrait, parallèlement à sa formation académique, être informé sur ses droits et prendre conscience de sa place dans la société, a-t-il affirmé. «Pour ce faire, les parents doivent être conscients et cultiver chez les jeunes le sens de la citoyenneté pour développer leurs capacités et leur donner des opportunités à saisir. Il faut bannir toute méthode d'oppression, favoriser le dialogue et donner le droit à l'enfant de s'exprimer et de faire ses choix ! », a observé Slaheddine Jourchi. Quant à Mokhtar Dhahri, représentant de l'Unicef, il a expliqué que la participation du jeune dans la vie sociale est un processus continu et que la liberté d'expression, l'échange d'opinions, le dialogue et le partage sont nécessaires pour le développement de l'enfant. «Il existe néanmoins plusieurs obstacles qui entravent la réalisation de ces objectifs, notamment certains comportements chez les adultes qui refusent tout droit de participation pour les jeunes. Des stratégies à adopter pour lutter contre cette obstination et pour encourager la participation active des jeunes dans les différents domaines sont indispensables», remarque-t-il. Le projet Ado+, en cours de réalisation, se divise en trois étapes. Un premier stage, réunissant une centaine de jeunes, s'est déroulé à Tunis et il sera suivi par un autre dans la région du Sahel. Les ateliers ont été confiés à des formateurs représentant des organisations non gouvernementales. Après avoir suivi le stage, ces jeunes formés auront la possibilité d'animer des clubs dans leurs écoles pour sensibiliser leurs camarades quant aux problèmes actuels de la société. Le projet sera clôturé par une rencontre artistique lors du du festival Ado+ dans sa quatrième édition. «C'est une occasion pour les jeunes d'exprimer, à travers l'art, leur droit à participer à la vie sociale et politique de leur pays», a conclu Dhouha Jourachi au terme de la journée.