On consomme plus d'un milliard de sachets en plastique. Le phénomène prend des proportions de plus en plus inquiétantes aussi bien pour l'environnement que pour la santé. La réaction des autorités est tardive, et l'on se demande si le programme visant à réduire l'impact négatif de cette pollution verra le jour. Dans les faits, la détermination affichée est rassurante. Restent les moyens de mettre en œuvre ce programme. Les lobbies sont forts dans ce domaine et déjà les fabricants de ces sacs ont montré leur opposition à l'action des autorités. Celles-ci essayent, par tous les moyens, d'expliquer les véritables enjeux de cette stratégie. Le but n'est pas d'obliger ces professionnels à abandonner leur production ni à fermer leurs fabriques. Nouveaux types de sacs Tout au plus cherche-t-on à limiter les dégâts et à réorganiser le secteur pour une meilleure protection de la nature et de l'environnement dans son ensemble. Dans une première étape, il serait opportun de mettre à niveau le secteur qui compte près d'une centaine de producteurs. Cette action nécessitera, automatiquement, des mesures d'accompagnement qui seront, sûrement, assurées par les autorités. Parmi celles-ci on prévoit de mieux contrôler le marché et de limiter l'importation illégale de ces sacs. Sur un autre plan, il y a lieu de maîtriser la consommation effrénée de cette matière. Ce sont les grandes surfaces qui sont, généralement, à l'origine de cette pollution. Elles délivrent des dizaines et des dizaines de ces sacs à leurs clients sans se soucier des conséquences sur la nature. C'est pourquoi il serait bien à propos de les impliquer dans ce processus et les responsabiliser pour trouver des solutions écologiques et économiques. Actuellement, on s'oriente vers la production de nouveaux types de sacs susceptibles d'être réutilisés plus d'une fois. Les machines et les chaînes de production devront se réadapter. Dorénavant on fabriquerait des sacs plus solides et plus durables d'une épaisseur de près de 50 microns. Ainsi, l'objet pourra servir plusieurs fois. En même temps, les nouveaux sacs ne s'envoleront plus facilement dans la nature comme c'est le cas pour ceux qui ont cours aujourd'hui. Dans toutes les villes et aux abords des routes on voit ces spectacles désolants de sacs accrochés aux arbres ou aux pylônes. Le plastique est partout et envahit notre milieu au point d'envenimer la vie de tous les citoyens. La campagne initiée récemment compte aider à trouver un début de solution à cet épineux problème. Mais la volonté de l'administration ne suffit pas si elle n'est pas épaulée par une action de sensibilisation des citoyens et des associations en lien avec l'environnement. Nos vieilles traditions De son côté, le consommateur est appelé à adhérer à ce programme de façon directe et effective en adoptant des attitudes plus positives. Le retour aux méthodes traditionnelles est toujours possible. En tant que Tunisiens, nous avons nos modes de consommation et de rapports avec notre milieu naturel. De tout temps, nos ancêtres ont utilisé les matériaux naturels pour subvenir à leurs besoins. En matière d'emballage, par exemple, ils ont trouvé la solution dans le couffin. Biodégradable par excellence, cet objet s'inscrit dans la préservation du milieu et de sa sauvegarde. Le changement des modes de vie a rendu ce genre de panier un peu encombrant. Alors, beaucoup l'évitent et recourent à des moyens plus simples. Il existe, aussi, les filets qu'on peut facilement mettre en poche. Ils ont eu un certain succès durant des années et des années. Ensuite, ce fut l'avènement du plastique dans les années 70. Tout le monde s'y était mis. Mais, à l'époque, ces sacs étaient plus résistants et plus lourds. On pouvait les utiliser à plusieurs reprises, ce qui réduisait les possibilités de leur rejet dans la nature. Avec la prise de conscience actuelle relative à la pollution des sachets en plastique, il est de bon ton d'éprouver le civisme des Tunisiens. L'occasion qui se présente est à saisir si on veut contribuer au salut de notre environnement.